Un article publié le jeudi 1er août 2024 par notre confrère Africa Intelligence, intitulé « Gabon : Acculé par une dette galopante, le ministre de l’économie Mays Mouissi dans une position délicate », dresse un tableau inquiétant de la situation économique du Gabon. L’article illustre les défis majeurs auxquels est confronté Mays Mouissi, le ministre de l’Économie, face à une dette publique en constante augmentation.
La récente dégradation de la note du Gabon par Moody’s et Fitch Ratings, due aux « risques pesant sur la dette », est mise en lumière. Cette dégradation reflète la perte de confiance des investisseurs internationaux, exacerbée par l’échéance prochaine d’un eurobond de 605 millions d’euros en 2025, contracté sous la présidence d’Ali Bongo. Malgré ses efforts pour rassurer, Mays Mouissi n’a pas réussi à convaincre ses partenaires économiques ni les acteurs internes au gouvernement, qui critiquent sa « propension à trop communiquer ».
Un autre aspect crucial de cette crise est le blocage des décaissements de la Banque mondiale. Le 30 juin, la Banque mondiale a suspendu ses décaissements à destination du Gabon en raison de « nombreuses échéances impayées ». Bien que Libreville ait régularisé la situation en évoquant un « incident technique » au niveau de la BEAC, cette explication n’a pas convaincu Washington. La réponse tardive expose une coordination interne défaillante entre les différentes structures économiques du pays, notamment la direction générale de la dette sous la tutelle de Mays Mouissi et la direction générale de la comptabilité publique sous l’autorité du ministère des comptes publics de Charles M’ba.
L’inquiétude croissante du FMI est également soulignée, l’institution anticipant que la dette publique gabonaise pourrait atteindre « 78,9 % du PIB en 2025 », un niveau bien supérieur aux critères de convergence de la Cemac. Cette montée en flèche de la dette est d’autant plus préoccupante que le Gabon doit faire face à une baisse de ses revenus pétroliers, tout en répondant aux promesses d’infrastructures et de dépenses sociales faites par le chef de l’État de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, en prélude aux élections à venir.
Cette analyse met en lumière les principaux défis économiques du Gabon, tout en critiquant la gestion de la situation par Mays Mouissi, révélant ainsi les tensions et dysfonctionnements au sein de l’appareil étatique gabonais.