Mardi, le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, a fermement exigé que le Procureur général près la Cour d’appel de Libreville restaure la justice dans l’affaire Michaëla Dorothée Ngoua. Il a ordonné la réincarcération des deux présumés meurtriers et demandé des éclaircissements sur les conditions de leur mise en liberté provisoire, intervenue seulement quatre mois après leur arrestation pour des actes de viol et de meurtre qu’ils avaient avoués publiquement sur Gabon 1ère. Ces crimes, perpétrés le 8 août 2023 dans le quartier Sotega à Libreville, avaient profondément choqué la nation.
La prise de position du ministre fait suite à la diffusion massive sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant l’un des jeunes accusés libre, hors du territoire gabonais, probablement en France, ce qui a provoqué une indignation générale. La communauté nationale, déjà secouée par l’horreur du crime, a été outrée par ce qui est perçu comme une injustice criante. Erwan Bradyn Siadous Rapono et Christ-Anderson Nounamo, âgés respectivement de 16 et 17 ans au moment des faits, semblent avoir défié les principes fondamentaux du système judiciaire en recouvrant leur liberté.
Face à cette situation inacceptable, Paul-Marie Gondjout a exigé du Procureur général un rapport détaillé sur les circonstances ayant conduit à cette libération controversée. Il a remis en question la décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Libreville qui, contre toute attente, a confirmé l’ordonnance de liberté provisoire émise par le juge d’instruction le 25 avril 2025, malgré l’opposition du Parquet.
Qualifiant cette affaire de « scandale judiciaire », le Garde des Sceaux a ordonné l’arrestation immédiate des deux mineurs impliqués, réaffirmant son engagement à lutter contre toute forme d’impunité. Il a également demandé à l’Inspection générale des services judiciaires de mener une enquête approfondie pour identifier et sanctionner les manquements ayant conduit à cette situation. « La rigueur sera de mise », a-t-il insisté, soulignant l’importance de rétablir la confiance du public dans la justice gabonaise dans l’affaire Michaëla Dorothée Ngoua.