Dette publique au Gabon : Des emprunts massifs, mais un impact difficile à évaluer

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En 2023, le Gabon a contracté de nouveaux emprunts extérieurs et intérieurs pour des montants respectifs de 444,6 milliards de FCFA et 813,7 milliards de FCFA, selon les données de la Direction Générale de la Dette (DGD). Les taux de réalisation pour ces emprunts s’élèvent à 104 % pour les prêts extérieurs et à 180,8 % pour les prêts intérieurs. Cependant, une grande partie de ces fonds, soit 88,8 %, a été dédiée aux opérations d’équilibre budgétaire, laissant seulement 11,4 % pour financer des projets stratégiques.

Ces prêts projets, qui représentent environ 144 milliards de FCFA, portent le montant total des encours à 1422,6 milliards de FCFA à la fin de 2023. Bien que ces fonds soient essentiels pour la modernisation des infrastructures, la stimulation de l’économie et la diversification des revenus du pays, la gestion inefficace et l’absence d’une planification rigoureuse ont souvent compromis leur succès.

Répartition sectorielle des prêts projets

Le rapport de la DGD détaille l’affectation des prêts projets :

  • Infrastructures routières : 492,6 milliards de FCFA (34,6 % de l’encours total)
  • Santé : 157,4 milliards de FCFA (11,1 %)
  • Eau et électricité : 186,7 milliards de FCFA (13,1 %)
  • Éducation, formation et emploi : 129,3 milliards de FCFA (9,1 %)
  • Économie et finances : 158,2 milliards de FCFA (11,1 %)
  • Bâtiments et travaux publics : 97,7 milliards de FCFA

Ces secteurs représentent des investissements considérables, mais l’impact concret de ces fonds sur le quotidien des Gabonais reste difficile à mesurer.

Des résultats peu visibles

Malgré ces emprunts massifs, les résultats tangibles de ces projets restent peu visibles. L’absence de statistiques précises rend difficile l’évaluation de leur efficacité. Parmi les secteurs stratégiques, la communication et les télécommunications n’ont reçu que 56,4 milliards de FCFA, soit 4 % du total, bien que ces secteurs soient cruciaux pour l’avenir numérique du pays. De même, l’agriculture, la pêche et l’élevage n’ont obtenu que 16,1 milliards de FCFA, soit seulement 1,1 % de l’encours total, confirmant leur faible contribution à l’économie nationale.

Cette situation soulève des interrogations sur la gestion des prêts projets et la capacité du Gabon à maximiser l’impact de ces financements sur le développement national. La modernisation des infrastructures et la diversification économique nécessitent une gestion plus rigoureuse pour garantir que ces investissements portent leurs fruits et contribuent au bien-être des populations.

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