Grève illimitée à la Société Gabonaise des Services : l’entreprise des Bongo en pleine dérive

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Depuis le jeudi 17 octobre, les agents de la Société Gabonaise des Services (SGS), une entreprise appartenant au groupe Delta Synergie, ont entamé une grève générale illimitée. Cette décision, prise lors d’une assemblée générale, fait suite à l’absence de progrès sur les revendications inscrites dans un cahier des charges soumis à la direction depuis plusieurs mois.

Les employés, exaspérés par le manque de dialogue et de réponses concrètes de la direction, ont déserté leurs postes pour occuper la cour du siège de l’entreprise, situé à Acae. Leur unique revendication : la régularisation de leur situation face à des conditions de travail qu’ils jugent insoutenables.

Un mouvement précédé par de nombreux avertissements

Avant d’en arriver à cette paralysie totale des activités, les trois syndicats de la SGS avaient déposé un préavis de grève dès le mois de mai. Le 4 octobre dernier, lors d’une conférence de presse organisée au siège de la Confédération Syndicale Gabonaise (Cosyga), ils avaient accordé un dernier délai de cinq jours à la direction générale pour résoudre les problèmes des agents. Pourtant, aucune initiative n’a été prise pour entamer des négociations.

Ce mutisme de la direction, incarnée par Joseph Andjoua, directeur général et proche de la famille Bongo, a cristallisé la colère des employés. Malgré les tensions, Andjoua n’a pris aucune mesure pour rencontrer les syndicats ou proposer une solution. Face à la grève, il a même choisi de réagir en engageant des poursuites auprès de la Haute Autorité de la Communication (HAC) contre un média local, accusé de relayer la situation.

Des revendications légitimes ignorées

Les agents dénoncent une accumulation de griefs. Parmi les principales revendications, figurent les mauvaises conditions de travail et de vie, ainsi que les retards récurrents dans le paiement des salaires. De plus, les travailleurs soulignent que bien que les cotisations sociales soient prélevées chaque mois sur leurs salaires, ils ne bénéficient ni d’une couverture maladie via la CNAMGS, ni des droits à la retraite via la CNSS.

Malgré un communiqué publié dans le quotidien L’Union dans lequel la direction affirme être ouverte au dialogue et préoccupée par le bien-être du personnel, les agents dénoncent un manque de sincérité et de véritables engagements.

Une crise qui reflète des tensions plus profondes

La situation à la SGS illustre des tensions plus larges au sein du groupe Delta Synergie, historiquement lié à l’ancienne famille régnante du Gabon, les Bongo. Alors que les agents sont plongés dans une précarité extrême, l’absence de réaction de la direction alimente une frustration croissante. La grève pourrait s’inscrire dans la durée, tant que les revendications légitimes des agents ne seront pas prises en compte, et que des actions concrètes ne seront pas engagées.

Ce mouvement social met en lumière une fois de plus la nécessité d’un dialogue social constructif et la responsabilité des entreprises dans l’amélioration des conditions de vie de leurs employés.

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