Le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, a animé une conférence de presse ce lundi au siège du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), accompagné de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, Directeur Général de la Dette (DGD). L’objectif : expliquer les détails et les enjeux du rachat anticipé de 50 % de l’Eurobond contracté par le Gabon en 2015 sur le marché financier international.
Une opération stratégique pour l’économie gabonaise
L’Eurobond de 2015, d’un montant total de 400 milliards de FCFA, était initialement prévu pour être remboursé en juin 2025. Depuis sa mise en place, l’État gabonais avait déjà commencé à s’acquitter des intérêts (service de la dette). Cependant, le gouvernement a choisi de racheter par anticipation la moitié de ce montant, soit près de 200 milliards de FCFA.
Selon Mays Mouissi, cette démarche vise plusieurs objectifs stratégiques :
- Réallocation des ressources : Libérer des fonds pour financer des projets de développement prioritaires.
- Renforcement de la crédibilité financière : Prouver la solvabilité de l’État gabonais auprès des créanciers internationaux, ce qui pourrait faciliter l’accès à de nouveaux financements à des conditions avantageuses.
- Protection contre les fluctuations monétaires : Grâce à l’implication des banques locales comme Attijariwafa Bank et Ecobank, le remboursement sera désormais effectué en Francs CFA, évitant les aléas des variations du dollar, devise de l’Eurobond.
Une mobilisation réussie et des performances saluées
Le rachat, finalisé le 14 novembre 2024, a été un succès. Mays Mouissi a annoncé que l’opération avait mobilisé plus de 260 investisseurs internationaux, permettant de lever 275 milliards de FCFA, soit 156 % du montant initialement attendu. Cette performance dépasse largement celles d’opérations similaires réalisées en Afrique et ailleurs en 2024, selon le ministre.
Une dette opaque héritée du passé
Interrogé sur l’utilisation des 400 milliards de FCFA empruntés en 2015, Mays Mouissi a admis qu’il ne pouvait fournir d’explications précises sur les projets ou infrastructures financés par cet emprunt. Il a souligné l’absence de traces claires de cette dette dans les archives du ministère, mettant en lumière une gestion passée marquée par un manque de transparence.
Un nouveau départ pour les finances gabonaises
Cette opération de rachat symbolise une étape importante dans la stratégie de redressement économique du Gabon. Elle illustre une volonté de restaurer la confiance des investisseurs internationaux tout en consolidant les bases d’une gestion plus responsable et efficace des finances publiques. Avec cette initiative, le Gabon réaffirme son engagement à restructurer son économie et à répondre aux attentes de développement durable pour ses citoyens.