Le référendum du 16 novembre dernier restera gravé dans les annales politiques du Gabon. Lors de la proclamation officielle des résultats, le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Aba’a Owono, a révélé un fait inédit : aucun recours contestant la régularité ou la sincérité des opérations électorales n’a été enregistré. Une situation rare, qui contraste fortement avec les pratiques électorales des dernières décennies.
Pour les observateurs de la vie politique nationale, il faut remonter plusieurs dizaines d’années pour retrouver un tel climat d’apaisement autour d’un scrutin. Ces dernières décennies, presque toutes les élections au Gabon, qu’elles soient présidentielles, législatives ou locales, ont été marquées par des contestations. Ces contentieux électoraux, souvent basés sur des requêtes jugées peu pertinentes, ont entraîné des périodes d’incertitude, parfois accompagnées de violences post-électorales.
Cette fois-ci, le référendum constitutionnel s’est déroulé sans heurts, sans controverse majeure, et sans ces « lendemains électoraux parsemés d’angoisses ». Une avancée notable qui démontre que le pays est capable de rompre avec les épisodes troublés de son histoire politique récente.
Le succès de ce scrutin repose sur la synergie des efforts de tous les acteurs impliqués. Institutions, partis politiques, société civile et citoyens ont su regarder dans la même direction, plaçant les intérêts de la communauté nationale au-dessus des ambitions individuelles.
« Le bon déroulement du scrutin résulte largement du fait que tous les acteurs impliqués dans ce processus ont regardé dans la même direction », souligne un analyste politique.
Cette unité d’action a permis d’instaurer un climat de confiance et de sérénité, favorisant une participation sans incidents majeurs et un résultat accepté par tous.
Ce référendum ouvre la voie à une nouvelle ère pour les processus électoraux au Gabon. Il prouve qu’avec une volonté politique affirmée et un engagement collectif, le pays peut organiser des scrutins transparents, pacifiques et respectés par toutes les parties.
L’enjeu, désormais, est de pérenniser cette dynamique. Les échéances électorales à venir, notamment l’élection présidentielle de 2025, seront un véritable test pour mesurer la capacité des acteurs politiques à privilégier l’intérêt général face à des ambitions personnelles.
« Que cette dynamique et cet état d’esprit demeurent vivaces lors des scrutins à venir », espère un responsable de la société civile.
Le référendum du 16 novembre 2024 constitue une étape charnière dans le renforcement de la démocratie gabonaise. Il montre que le pays est en mesure de tourner la page de son passé électoral tumultueux et d’embrasser un avenir politique basé sur le dialogue, la transparence et la responsabilité.
Si cette dynamique se maintient, elle pourrait transformer durablement le paysage politique du Gabon, consolidant ainsi la confiance des citoyens dans les institutions et dans leur capacité à organiser des scrutins justes et équitables.