La Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe Eramet, traverse une crise profonde depuis août 2024. Hier, 3 décembre 2024, la situation a franchi un nouveau cap avec la reprise de la grève illimitée par les travailleurs. Cette décision fait suite à l’échec de la médiation menée par le ministre des Mines et au mutisme persistant des autorités face à leurs revendications.
Suspendu temporairement le 27 septembre pour permettre une médiation, le mouvement social reprend avec plus de détermination. Lors des assemblées générales tenues à Libreville le 28 novembre et à Moanda le 2 décembre, les travailleurs ont décidé d’exiger une intervention directe du président de la Transition.
Brice Ngomanda, secrétaire général du Syndicat national des techniciens (Synatex), a expliqué :
« Après l’échec de la médiation, nous avons adressé plusieurs courriers au chef de l’État, le premier dès le 14 octobre, pour exposer la situation. Ces lettres sont restées sans réponse. Aujourd’hui, les travailleurs n’ont d’autre choix que de suspendre les activités sur l’ensemble du territoire pour exiger que leurs revendications soient traitées directement par le président. »
Les grévistes, tout en dénonçant le silence des autorités, se veulent légalistes et assurent la mise en place d’un service minimum. À Owendo, par exemple, les opérations seront maintenues de 23 heures à 6 heures du matin. Toutefois, la majorité des installations industrielles et administratives de la Comilog seront à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre, selon le collectif des syndicats de l’entreprise.
Les revendications des employés datent pour la plupart de 2019. Elles portent notamment sur :
- La révision globale des conditions de travail.
- La mise en œuvre d’engagements fermes concernant la prime de résultats 2024.
Depuis le début du conflit en août, les travailleurs ont multiplié les démarches : conciliation avec le directeur provincial du travail, médiation avec le ministre des Mines, et plusieurs courriers adressés au président de la Transition. Toutes ces initiatives se sont soldées par des échecs, renforçant le sentiment d’abandon chez les employés.
Du côté de la direction, le silence est de mise. À Libreville, l’administration de la Comilog s’abstient de tout commentaire, invoquant l’absence d’un accord de communication en provenance de Moanda.
Cette grève illimitée illustre les tensions croissantes entre les travailleurs et la direction de la Comilog, mais également le besoin urgent de médiation au plus haut niveau de l’État. Les espoirs des employés reposent désormais sur une intervention du président de la Transition pour résoudre ce conflit qui menace l’activité économique d’un acteur majeur du secteur minier gabonais.
En attendant, la paralysie progressive des activités de la Comilog pourrait avoir des conséquences significatives, tant sur le plan économique que social.