La recherche quotidienne d’eau potable reste un défi majeur pour les habitants du Grand Libreville. Malgré les efforts engagés, des scènes familières subsistent : des habitants arpentant les rues, bidons à la main, à des heures tardives ou à l’aube, pour collecter de l’eau.
Lancé il y a cinq ans, le Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (Piaepal) est censé transformer cette réalité. Lors de la 9ᵉ session de son Comité de pilotage (Copil), tenue le 29 novembre 2024, des avancées significatives ont été soulignées.
Présidée par Léandre Emmanuel Bouloubou, secrétaire général du ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, la réunion a dressé un bilan encourageant :
- 149 km de réseau d’eau potable renouvelés.
- 191 km de nouvelles extensions de réseau installées.
- Réparation des fuites grâce à 20 km de nouvelles canalisations.
- Construction de 60 bornes-fontaines publiques et de 4 nouveaux châteaux d’eau.
- Mise en place de 11 000 branchements individuels et collectifs.
Avec 94 % des travaux réalisés, selon le président du Copil, les efforts des entreprises adjudicataires semblent s’intensifier pour respecter les délais. Certaines zones, déjà finalisées, font l’objet de réceptions provisoires, et plus de 310 km de canalisations ont été posées.
Malgré ces progrès sur le papier, la réalité des quartiers tels que Nzeng-Ayong, Plaine-Orety, Louis, ou encore Ambowe reste inchangée. Dans ces zones, les files d’attente devant les points d’eau persistent, l’eau n’étant souvent disponible qu’à des heures tardives. Ce manque d’accès à l’eau contraint parents et enfants à veiller tard dans des zones parfois marquées par l’insécurité.
Financé à hauteur de 75 milliards de francs CFA par la Banque africaine de développement (BAD), le Piaepal vise à améliorer la distribution d’eau potable pour plus de 300 000 personnes à Libreville, Owendo, Ntoum et Akanda. Cependant, l’impact concret sur le quotidien des populations reste limité, alimentant une certaine frustration.
Entre espoir et patience
Si les avancées techniques et structurelles sont indéniables, l’enjeu majeur reste la transformation de ces progrès en bénéfices tangibles pour les populations. Les autorités et les entreprises impliquées sont désormais sous pression pour finaliser les travaux restants et garantir une distribution régulière de l’eau dans toutes les zones concernées.
Le Piaepal symbolise l’espoir d’un avenir meilleur pour l’approvisionnement en eau potable au Gabon. Cependant, pour de nombreux Librevillois, cet espoir reste encore suspendu à l’achèvement complet du projet.