Face aux pressions internationales et aux récentes difficultés de paiement, la question de la dette gabonaise s’impose aujourd’hui comme le principal défi du gouvernement de Transition. Pour mieux en assurer le suivi, la Direction générale de la dette a été transférée du ministère de l’Économie à celui des Comptes publics, désormais sous la responsabilité de Charles M’ba.
Une situation financière préoccupante
Le gouvernement de Transition a hérité d’une situation financière critique, marquée par une dette colossale et une dégradation de la note souveraine du pays par l’agence de notation Fitch Ratings, passée de « CCC+ » à « CCC ». Malgré les efforts des autorités pour restaurer la confiance des bailleurs de fonds – avec le remboursement de plus de 1 728 milliards de FCFA en un an et demi – la situation s’est aggravée ces dernières semaines, notamment avec l’incident de paiement d’une échéance début janvier 2025.
À la fin décembre 2024, le ministère des Comptes publics estimait l’encours de la dette gabonaise à 7 021,9 milliards de FCFA, tandis que le Premier ministre Raymond Ndong Sima avançait une fourchette comprise entre 7 500 et 8 600 milliards de FCFA.
« Le Gabon n’est pas en faillite »
Face à l’inquiétude croissante, Charles M’ba a tenu à rassurer :
« Je veux être clair : le Gabon n’est pas en faillite, et il n’est pas question de laisser cela arriver. »
Il souligne que, malgré le contexte difficile, le pays continue de prioriser le remboursement de ses dettes afin de préserver son image sur les marchés internationaux et d’assurer un financement stable des projets économiques et sociaux.
Un impact sur le financement du budget 2025
Si le gouvernement affirme sa volonté de maîtriser la dette, cette situation contraint fortement les capacités d’emprunt du pays pour financer le budget de l’année 2025. La marge de manœuvre budgétaire s’en trouve réduite, compliquant ainsi la mise en œuvre des réformes et des projets de développement prioritaires.
Dans ce contexte délicat, la Transition devra trouver des solutions durables pour assainir les finances publiques et garantir une stabilité économique essentielle à la relance du pays.