Le secteur énergétique gabonais fait face à un déficit structurel qui entrave la croissance économique et industrielle du pays. En 2023, la capacité électrique installée s’élevait à 704 mégawatts (MW), répartis entre 380 MW de production thermique et 324 MW d’origine hydraulique. Bien que le gouvernement ait lancé un plan de développement ambitieux visant à accroître cette capacité de 63 % en 2024 pour atteindre environ 1 200 MW, cette progression reste largement insuffisante face à une demande nationale estimée à 11 000 MW.
Ce déséquilibre chronique entre l’offre et la demande constitue un véritable obstacle à la croissance. Les délestages fréquents affectent à la fois les ménages et les entreprises, engendrant des pertes économiques considérables et réduisant l’attractivité du pays pour les investisseurs. Le secteur industriel, en particulier, est confronté à des défis majeurs liés à l’instabilité énergétique, compromettant le développement d’infrastructures et l’essor de nouvelles industries.
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement explore plusieurs stratégies pour remédier à ce déficit énergétique :
Optimisation du potentiel hydroélectrique
Le Gabon dispose de ressources hydrauliques abondantes encore sous-exploitées. Le développement de nouveaux barrages pourrait significativement augmenter la production énergétique et réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Transition vers les énergies renouvelables
Le recours au solaire et à l’éolien est envisagé comme une alternative viable. Toutefois, ces solutions nécessitent des investissements colossaux et une modernisation des infrastructures existantes.
Une gestion plus rationnelle des ressources et une modernisation des centrales en activité pourraient optimiser la production et réduire les pertes énergétiques.
Attirer les investissements étrangers et stimuler le financement privé pourrait accélérer la mise en place de nouvelles infrastructures énergétiques et assurer une distribution plus fiable de l’électricité.
La résolution de cette crise énergétique passe par une approche multisectorielle combinant une planification rigoureuse, une diversification des sources de production et une stratégie d’investissement ambitieuse. Sans actions concrètes et rapides, le Gabon risque de rester prisonnier des délestages, freinant son développement économique et compromettant les conditions de vie de sa population.