Contrairement aux informations relayées récemment, l’ancien président gabonais Ali Bongo n’observerait pas de nouvelle grève de la faim pour exiger la libération de son épouse Sylvia et de son fils aîné Noureddin. Selon un entretien accordé à Jeune Afrique, l’ex-chef d’État, qui réside toujours dans sa villa de la Sablière à Libreville, bénéficierait désormais de meilleures conditions et d’un suivi médical renforcé.
Lors de cette rencontre avec le directeur de publication du média panafricain, Ali Bongo est apparu en bien meilleure forme qu’en mai 2024. « Son élocution est meilleure, le débit plus rapide », rapporte Jeune Afrique. L’ancien président lui-même reconnaît un traitement plus adapté à ses besoins : « J’ai pu récupérer mes médecins, un orthophoniste. Pascaline [Mferri Bongo] veille à améliorer mon quotidien, la nourriture », confie-t-il.
Un personnel dédié, incluant un majordome indien chargé de lui préparer ses jus de carotte au gingembre, veille sur lui. Pour occuper ses journées, Ali Bongo s’adonne au Sudoku et aux mots fléchés.
Malgré ces améliorations, l’ex-président reste préoccupé par la détention prolongée de son épouse et de son fils, arrêtés lors du coup d’État du 30 août 2023. « J’en ai marre… Cela fait désormais un an et demi que Sylvia et Nourredin sont emprisonnés. Ils leur ont tout pris, tout confisqué. Je veux qu’ils soient ici, auprès de moi », déplore-t-il, soulignant que leur présence ne représenterait aucun risque pour les autorités.
Ali Bongo réfute également les accusations de détournement de fonds visant son épouse : « On m’a montré des comptes en Afrique du Sud et en Malaisie que je n’ai jamais ouverts ! Tout ce dont on accuse mon épouse est faux », assure-t-il, rejetant l’idée que Sylvia Bongo ait pu prendre des décisions en son nom.
L’ancien président dit avoir tenté à plusieurs reprises d’obtenir une rencontre avec le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, sans succès. « Je l’ai demandé au moins cinq fois ces derniers mois, mais je n’ai pas eu de réponse », regrette-t-il, ajoutant que leur unique réunion l’année dernière « n’a servi à rien ».
Alors que le Gabon s’apprête à vivre une nouvelle élection présidentielle en avril 2025, l’ancien chef d’État semble toujours en quête de réponses et de justice pour sa famille. Reste à savoir si ses appels seront entendus par les autorités de la transition.