Avec la présidentielle désormais derrière, le Rassemblement des bâtisseurs (RdB) amorce une transformation stratégique : celle de passer d’une plateforme électorale à un parti politique à part entière. Ce virage a été officialisé ce lundi 14 avril, par Anges Kevin Nzigou, coordonnateur général du RdB, qui a annoncé la convocation d’une Assemblée générale le 19 avril 2025 pour acter cette métamorphose.
Créé comme une vaste coalition de soutien à Brice Clotaire Oligui Nguema, le RdB a réussi à fédérer 84 partis politiques, plus de 4 200 associations et 22 000 membres individuels, le tout au service d’un projet commun : la victoire électorale du 12 avril, désormais qualifiée de date « fondatrice » dans l’histoire politique du pays.
Alors que des voix annonçaient sa dissolution après la présidentielle, le RdB veut capitaliser sur cette dynamique populaire. « On ne défait pas ce que l’histoire a béni », a affirmé Anges Kevin Nzigou, plaidant pour la structuration de cette force politique en une « majorité cohérente » au service du président élu.
Quel avenir pour les partis absorbés par la plateforme ?
Ce changement de cap soulève des interrogations cruciales : les partis politiques partenaires accepteront-ils de fusionner au sein d’une nouvelle entité ou préféreront-ils garder leur autonomie ? Le RPM d’Alexandre Barro Chambrier, l’Alliance patriotique de Raymond Ndong Sima, le PDG, ou encore l’Union nationale seront-ils prêts à renoncer à leur identité pour intégrer un RdB reconfiguré ?
Anges Kevin Nzigou reconnaît que le RdB a été une structure souple, née d’un besoin de rassemblement. Désormais, l’objectif est de canaliser cette force collective pour construire une offre politique durable, fidèle à l’idéal d’union ayant porté Brice Oligui Nguema au pouvoir.
Entre fusion totale, fédération souple ou simple partenariat stratégique, les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’équilibre de la future majorité présidentielle. Une chose est sûre : le RdB ne veut plus être un simple soutien électoral, mais bien un acteur central du paysage politique gabonais.