Gabon : Sylvia Bongo et son fils Noureddin assignés à résidence, vers un tournant dans l’affaire judiciaire ?

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Depuis le 9 mai 2025, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin sont désormais assignés à résidence dans leur villa située à la Sablière, un quartier huppé de Libreville. Ce développement intervient une semaine après l’investiture du président élu Brice Clotaire Oligui Nguema, et relance les spéculations sur les enjeux politiques et diplomatiques autour d’un dossier judiciaire explosif.

Longtemps détenus dans des conditions restées floues entre rumeurs d’une incarcération au Palais présidentiel et détention à la prison centrale la Première Dame déchue et son fils faisaient l’objet de lourdes accusations : détournement de fonds publics, corruption et blanchiment. Leur transfert sous résidence surveillée est interprété par plusieurs observateurs comme le résultat de pressions diplomatiques, réclamant un traitement plus humain et conforme aux normes judiciaires internationales, tout en maintenant l’exigence d’un procès.

Me Gisèle Eyue-Bekale, avocate de Sylvia Bongo, dénonce depuis des mois la détention jugée illégale de sa cliente, notamment en raison de l’expiration du mandat de dépôt depuis le 12 avril 2024. Elle a également fustigé les restrictions sur les visites consulaires et familiales, estimant que ses droits fondamentaux ont été bafoués. Ce changement de statut constitue donc une victoire partielle pour la défense, sans pour autant enterrer les poursuites judiciaires en cours.

Contrairement à Ali Bongo Ondimba, ancien chef de l’État assigné à résidence par une décision politique à l’issue du coup d’État d’août 2023, la situation de Sylvia et Noureddin Bongo s’inscrit désormais dans une procédure judiciaire formelle. Le parquet, pour sa part, affirme que les éléments réunis à charge suffisent à justifier un procès inévitable.

Dans l’opinion publique, cette évolution divise : certains y voient une tentative d’apaisement politique dans un contexte sensible, tandis que d’autres dénoncent un possible compromis diplomatique visant à protéger les anciens dignitaires du régime. Pour l’heure, le transfert en résidence surveillée est vu comme un tournant dans l’affaire, qui pourrait ouvrir la voie à une instruction plus rigoureuse, tout en garantissant le respect des droits de la défense.

À l’approche d’un procès très attendu, ce changement pourrait peser lourd dans l’équilibre entre justice nationale, pression internationale et stabilité politique. Reste à savoir si les prochaines étapes permettront de faire toute la lumière sur une affaire qui continue de captiver et diviser le pays.

Via, gabonreview

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