Au cœur d’une vive polémique née sur les réseaux sociaux, Me Jean-Paul Moumbembé, avocat inscrit au barreau du Gabon, a décidé de saisir la justice. Il a déposé une plainte pour injures publiques, diffamation et dénonciation calomnieuse à l’encontre du jeune activiste gabonais Marwane Nazih, qui l’a accusé, lors d’un direct diffusé le 19 avril 2025, d’avoir hébergé clandestinement l’ancien ministre Hervé Patrick Opiangah avant sa fuite du pays.
Dans ce live devenu viral, Marwane Nazih — habitué des sorties virulentes et des « clashs » sur internet — n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié Me Moumbembé de « corrompu » et de « maudit », l’accusant d’avoir utilisé son cabinet juridique, situé à Charbonnages dans le 1er arrondissement de Libreville, pour cacher un homme en fuite. Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires et ancien ministre des Mines, est en effet actuellement recherché par les autorités dans le cadre d’une affaire de mœurs encore non élucidée.
Mais ces accusations n’ont pas tardé à susciter une réaction ferme de la part du mis en cause. Le 5 mai 2025, Me Moumbembé a saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville. Dans la plainte rédigée par son avocat, Me Martial Dibangoyi-Loundou, il est indiqué que les propos de Marwane Nazih constituent des atteintes graves à la dignité personnelle et professionnelle de Me Moumbembé.
« Tout ceci comporte des affirmations négatives, dénuées de preuves », a déclaré Me Dibangoyi-Loundou, rappelant que même si des agents de police s’étaient rendus au cabinet de son client, ce dernier n’y était pas présent à ce moment-là. Il s’interroge sur l’origine de telles allégations :
« L’on se demande d’où tient-il ces informations. »
Le conseil insiste également sur le caractère nuisible et diffamatoire des propos tenus publiquement, pointant du doigt les menaces à peine voilées que Nazih aurait également formulées. Au-delà de la personne de Me Moumbembé, c’est la réputation de toute la profession d’avocat que cette affaire met en jeu.
Par ailleurs, l’activiste a également mis en cause Paulette Akolly, secrétaire permanente du Conseil supérieur de la magistrature, l’accusant à son tour d’avoir abrité l’ancien ministre après son supposé passage chez l’avocat. Une déclaration qui pourrait potentiellement exposer Marwane Nazih à de nouvelles poursuites judiciaires, si les personnes visées décident également de réagir.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part de l’activiste, mais ce dossier devrait rebondir dans les jours à venir. Les faits dénoncés sont passibles de peines d’amende, voire de prison, conformément aux articles 242, 283, 284 et 286 du Code pénal gabonais.
Dans un contexte où les réseaux sociaux deviennent un terrain d’expression politique de plus en plus influent, cette affaire relance le débat sur les limites de la liberté d’expression et la responsabilité juridique des propos diffusés en ligne.
Souhaitez-vous que je rédige aussi un encadré explicatif sur les peines prévues pour les délits de diffamation et d’injure publique au Gabon ?