Il incarnait l’audace, la flamboyance, et peut-être même l’espérance. Dr Stéphane Iloko Boussiengui, candidat plus lumineux que programmatique lors de la dernière présidentielle, est désormais plus proche du vide frigo que du fauteuil présidentiel. Après avoir illuminé les avenues de Libreville de ses cortèges de grosses cylindrées et harangué les foules sur des estrades dignes des Grammy Awards, le voilà réduit à un rôle beaucoup moins glamour : demandeur d’assistance d’urgence post-électorale.
« Endetté, avec bonheur » ou l’art de faire de la dette un lifestyle
L’ancien candidat, visiblement philosophe malgré les difficultés, a récemment confié au grand public qu’il nageait dans les dettes… mais le fait avec panache. « Je suis endetté, avec bonheur », a-t-il lancé, sourire en coin. Une phrase qui pourrait figurer sur des t-shirts pour futurs candidats malchanceux ou dans un manuel de développement personnel intitulé Comment échouer avec élégance.
Dans un geste aussi symbolique que désespéré, Dr Iloko a envoyé un courrier au président Oligui Nguema, espérant sans doute une petite place au soleil, à défaut du fauteuil présidentiel. Il exhibe même fièrement ses accusés de réception, comme des trophées de persévérance administrative. Mais à Libreville, les faveurs ne s’arrachent pas à coups de papier timbré : elles se méritent. Et là, le dossier Iloko semble avoir quelques taches indélébiles.
Mémoire longue et loyauté courte
Ah, la mémoire politique… Elle n’oublie jamais. Surtout pas les petites trahisons. Comme celle où Iloko avait lâché sans sourciller Bilie-By-Nze, en pleine tempête politique, préférant sauter sur le radeau d’un avenir incertain que couler avec le navire de la loyauté. Mauvais calcul ? Peut-être. En tout cas, le karma politique n’a pas mis longtemps à envoyer la facture. Et visiblement, aucun moratoire n’est prévu pour les dettes d’honneur.
Le retour de l’ordre, sans effets spéciaux
Aujourd’hui, dans cette Vème République en reconstruction, où la sobriété et l’efficacité sont de mise, les médecins sont attendus dans les hôpitaux, pas en train de quémander des strapontins au sommet de l’État. La fête est finie, les guirlandes sont rangées, et la République, sérieuse, n’a plus trop d’appétit pour les shows politiques façon télé-novela.
Alors, Dr Iloko : retour en grâce imminent ou oubli programmé ? Pour l’instant, son courrier attend peut-être sur un coin de bureau… ou déjà classé dans le tiroir « fantaisie ».
En attendant, s’il veut vraiment aider la Nation, le stéthoscope l’attend. Car comme on dit : à défaut de guérir la République, autant soigner les Gabonais.