Le 2 juin 2025, un groupe d’étudiants gabonais bénéficiaires du programme de bourse Synergie s’est rassemblé pacifiquement devant le siège de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) pour exprimer sa détresse face à une situation devenue intenable. Depuis plus de sept mois, ces jeunes sont plongés dans une précarité extrême, privés de leurs bourses et abandonnés par les institutions censées les accompagner.
Né d’un partenariat entre l’Office des ports et rades du Gabon (OPRAG), le Centre international multisectoriel de formation et d’enseignement professionnel (CIMFEP), et l’ANBG, le programme Synergie visait à offrir une formation technique de qualité dans des domaines clés comme la signalisation maritime ou la maintenance des équipements nautiques. Mais pour les étudiants, l’initiative a tourné au cauchemar.
« Depuis décembre 2024, nous n’avons perçu aucune bourse. Nos formateurs ne sont toujours pas payés, ce qui a conduit à l’arrêt total des cours depuis plusieurs mois », a déploré Epie Rinha Tracy, porte-parole du collectif d’étudiants, lors du rassemblement.
Malgré de nombreuses tentatives de médiation – courriers adressés à l’OPRAG, demandes d’audience auprès de l’ANBG, prises de contact avec le CIMFEP – aucune réponse concrète n’a été apportée à ce jour. Le seul échange obtenu, avec un représentant de l’OPRAG, a permis de confirmer que le financement du programme relève bien de l’ANBG, ce qui ne fait qu’accroître la confusion et la frustration des étudiants.
« Nous nous sentons abandonnés, livrés à nous-mêmes. Comment peut-on exiger de nous un engagement professionnel alors que les conditions minimales de formation ne sont pas assurées ? », a ajouté un autre membre du collectif.
Le silence des autorités et l’absence de communication institutionnelle sur ce dossier soulèvent des interrogations sur la gestion du programme Synergie et sur la volonté réelle de soutenir la jeunesse gabonaise en formation professionnelle.
En attendant une réaction officielle, les étudiants, qui espéraient bâtir leur avenir grâce à cette initiative, sont contraints de suspendre leurs ambitions, dans un climat d’incertitude grandissante. Leur mobilisation marque un appel pressant à la responsabilité de l’État et de ses partenaires, pour que la formation professionnelle ne devienne pas un mirage, mais une véritable voie d’avenir.