Réformes politiques au Gabon : vers une recomposition du Parlement et un encadrement renforcé des partis

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Les rédacteurs des avant-projets de loi relatifs aux partis politiques et à la répartition des sièges électoraux ont soumis, ce lundi, leurs conclusions au Président de la République, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema. Ces propositions s’inscrivent dans le cadre des réformes politiques issues du dialogue national inclusif d’Angondjé tenu en avril 2024.

Parmi les changements majeurs suggérés, figure une recomposition du Parlement gabonais. Le nombre de députés passerait ainsi de 143 à 145, avec l’intégration de deux sièges supplémentaires réservés aux Gabonais de l’étranger. L’un de ces nouveaux représentants serait élu par la diaspora vivant en Afrique, et l’autre par celle résidant dans le reste du monde.

Le Sénat verrait également son effectif augmenter de manière significative, passant de 52 à 70 membres. Si le principe de cette augmentation a été validé, la répartition géographique ou politique des 18 nouveaux sièges n’a pas encore été précisée.

Concernant les partis politiques, le projet de réforme entend instaurer un cadre juridique plus strict. Désormais, toute formation politique devra obligatoirement disposer d’un siège officiel, d’un compte bancaire dédié et de structures statutaires fonctionnelles. Ces exigences visent à renforcer la transparence et le sérieux des activités politiques sur le territoire.

Une autre mesure, bien plus controversée, est également au cœur des discussions : la condition imposant un minimum de 18 000 membres pour qu’un parti politique soit reconnu. Cette recommandation, issue du dialogue national d’Angondjé, bien que validée par les participants, continue de susciter de vifs débats au sein de la classe politique, notamment chez les petites formations qui y voient un obstacle à la pluralité démocratique.

Les deux avant-projets doivent encore être examinés et adoptés en Conseil des ministres avant leur transmission au Parlement pour vote. Le calendrier électoral donne un caractère d’urgence à ces réformes : le Gabon organisera, le 27 septembre prochain, des élections législatives conjointement aux élections locales. L’adoption rapide de ces textes apparaît donc comme un impératif pour garantir un cadre juridique clair et applicable avant les scrutins.

Ces réformes marquent une étape décisive dans la refondation des institutions politiques du pays, amorcée sous la Transition, avec l’objectif de renforcer la représentativité, la transparence et l’ancrage démocratique du Gabon.

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