Dans un contexte social tendu suite aux récentes opérations de déguerpissement dans les quartiers de Derrière l’Assemblée nationale et de Plaine-Orety à Libreville, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Cadastre, Ludovic Megne Ndong, est monté au créneau pour éclairer l’opinion. Invité sur un plateau spécial de Gabon 1ère, il est revenu en détail sur une opération qu’il estime nécessaire, bien qu’elle ait été vécue comme un drame humain par de nombreuses familles.
Selon le ministre, les projets d’aménagement engagés dans ces zones ne sont pas nouveaux :
« Tout le monde ici le sait depuis une dizaine d’années que l’État a des projets dans cette zone. Ce n’est pas une affaire d’aujourd’hui », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que cinq missions de sensibilisation avaient été organisées entre août 2024 et mai 2025 pour alerter les habitants. Malgré cela, certains ont poursuivi des travaux de construction sur des terrains que l’État considère comme domaine public.
Un enjeu d’intérêt général face aux risques d’inondation
Le projet vise à élargir les bassins versants et à aménager de nouvelles voies de contournement, notamment dans le cadre de la construction du boulevard de la Transition et de la cité administrative. Pour le ministre, il s’agit d’une priorité nationale destinée à prévenir les inondations récurrentes et à moderniser l’urbanisme de la capitale.
« Nous n’avons pas le choix. Il nous faut développer notre pays et ça va être à ce prix-là », a-t-il déclaré sans détour.
Il a précisé que le site est classé “domaine public de l’État”, inscrit sous le symbole foncier “I”, ce qui rend toute occupation illégale au regard du droit. Une déclaration d’utilité publique a été émise afin de permettre la réalisation des infrastructures majeures dans cette zone stratégique.
Une opération ancienne relancée par le gouvernement de la Transition
Ludovic Megne Ndong a insisté sur le fait que ce programme ne date pas d’hier. Il s’inscrit dans une dynamique de relance post-30 août 2023, engagée par le gouvernement de la Transition. La zone concernée couvre une large portion de Libreville, allant de Derrière l’Assemblée nationale jusqu’aux abords de l’ambassade de Russie, en incluant le ministère des Eaux et Forêts et le centre commercial Mbolo.
Une opération douloureuse mais assumée
Bien que l’argument technique et légal semble maîtrisé, le ministre n’a pas ignoré l’impact social de cette opération. Il a reconnu les souffrances des familles touchées et la tension sociale qui en résulte, tout en appelant à la compréhension collective de l’intérêt général.
Cette sortie médiatique vise à apaiser les tensions et à réaffirmer la volonté du gouvernement de moderniser l’urbanisme gabonais tout en assumant la difficulté des choix engagés.