Lors d’une conférence de presse jugée structurée et ambitieuse, le Porte-parole de la Présidence de la République gabonaise a esquissé, au nom du Chef de l’État, une vision politique nouvelle : celle d’un pacte refondateur entre la nation et ses institutions, incarné par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Depuis son investiture le 3 mai dernier, le Président gabonais entend inscrire sa gouvernance dans une logique de rupture avec les pratiques passées, jugées opaques, inefficaces et entachées de clientélisme. En contrepoint, il prône la responsabilité, répondant ainsi aux attentes d’une population désabusée, mais encore en quête d’espoir.
Transparence, reddition de comptes, pédagogie républicaine : tels sont les maîtres mots qui guideront désormais l’action présidentielle. L’exécutif s’oriente vers un pilotage plus resserré, davantage centré sur des résultats concrets et mesurables.
Sur le plan diplomatique, la posture est claire : défendre la souveraineté du Gabon tout en favorisant une coopération fondée sur le respect mutuel. Le différend frontalier avec la Guinée équatoriale ou encore la suspension de l’accord de pêche avec l’Union européenne illustrent cette volonté de rompre avec les logiques déséquilibrées du passé. Le nouveau pouvoir entend faire primer les intérêts nationaux, en donnant la priorité à une coopération utile, pragmatique et maîtrisée.
À l’échelle nationale, les réformes engagées ou annoncées s’annoncent profondes et structurantes. La transformation de la SEEG (Société d’énergie et d’eau du Gabon), la création d’un fonds souverain, l’interdiction programmée des importations de poulets de chair ou encore la revalorisation du secteur minier témoignent d’un cap résolument tourné vers l’industrialisation, la souveraineté économique et l’efficacité des services publics.
Mais c’est peut-être sur le plan institutionnel que les ambitions sont les plus marquées. Le pouvoir prépare une refondation de la culture politique et administrative : une nouvelle loi sur les partis politiques, une circulaire sur la performance de l’administration, et des objectifs chiffrés fixés aux entreprises publiques illustrent cette volonté de changement profond.
Toutefois, ces annonces aussi ambitieuses soient-elles, seront jugées à l’aune de leur concrétisation. Dans un pays où les attentes sont fortes et la méfiance encore présente, le défi du régime est désormais d’incarner le changement dans les faits, au-delà des discours.
La population gabonaise n’attend plus de slogans, mais des résultats tangibles. C’est à cette condition que le projet de « Nouveau Gabon » porté par le président Oligui Nguema pourra se traduire en réalité durable.
Analyse signée, Karim Blyse Magnotolo
