Deux individus de nationalité gabonaise ont récemment été interpellés par les agents de l’antenne de la Direction générale des recherches de l’Estuaire, dans le cadre d’une opération ciblée contre le trafic de drogue. L’opération, qui met en lumière l’ampleur d’un phénomène de plus en plus préoccupant, a révélé l’existence d’un réseau structuré opérant notamment sur le campus de l’Université Omar Bongo (UOB) et dans ses environs, jusqu’aux abords de l’Assemblée nationale.
Les investigations menées par les forces de l’ordre ont permis d’identifier plusieurs points névralgiques d’échange et de vente de drogues, où les dealers proposaient divers produits psychotropes à une clientèle composée en grande partie d’étudiants. Parmi les substances écoulées figuraient le cannabis de type « Ask », communément appelé skinte, et le cannabis naturel surnommé acomvo.
Lors de leur interrogatoire, les suspects ont dévoilé l’organisation sophistiquée de leur réseau. « Nous sommes en contact avec des collaborateurs qui sont des grossistes et des livreurs. Nous utilisons une traçabilité téléphonique pour nous coordonner », a expliqué l’un d’eux, décrivant un système bien rodé de distribution.
Selon leurs aveux, le campus de l’UOB servait non seulement de lieu de transaction, mais également de cache pour le stockage de la marchandise. Les zones périphériques du campus, telles que le point stratégique connu sous le nom de « boom-cœur », jouaient un rôle clé dans la vente au détail. Les prix des produits variaient selon les quantités et les types de drogue, allant de 10 000 à 150 000 francs CFA la livraison.
Après leur arrestation, les deux jeunes dealers ont été présentés au parquet, où ils devront répondre de leurs actes devant la justice. Cette affaire remet en lumière les défis persistants liés à la sécurité sur les campus universitaires gabonais, notamment en matière de santé publique et de prévention du fléau de la drogue.
Le trafic de stupéfiants prend une ampleur inquiétante au Gabon. Entre la culture de cannabis, les circuits de vente locale et les importations illicites, les autorités doivent désormais faire face à des réseaux de plus en plus structurés, avec des ramifications à la fois internes et internationales. Cette situation appelle à un renforcement des moyens de lutte et à une réponse coordonnée impliquant les établissements éducatifs, les forces de sécurité et les services de santé.