Brice Clotaire Oligui Nguema lance officiellement l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), nouveau parti au pouvoir au Gabon

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Le voile est enfin levé sur la formation politique du président gabonais. Après plusieurs semaines d’attente et de spéculations, Brice Clotaire Oligui Nguema a procédé ce samedi au lancement officiel de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), dans une cérémonie grandiose tenue au Palais des Sports de Libreville. Le nouveau parti au pouvoir, fruit de la transformation du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB), plateforme qui a porté sa candidature lors de l’élection présidentielle du 12 avril dernier, est désormais le principal véhicule politique du Chef de l’État.

Une vision de rupture, ancrée dans l’éthique et la justice sociale

Devant une foule compacte composée de militants, sympathisants et curieux, le Président de la République a présenté les fondements idéologiques de cette nouvelle force politique. L’UDB se veut, selon lui, le moteur de la refondation nationale, s’appuyant sur les piliers de l’éthique, du développement et de la justice sociale.

« Notre parti, UDB, doit être le point de ralliement de toutes celles et de tous ceux qui croient fermement en la possibilité d’un Gabon résolument tourné vers l’avenir », a déclaré le Chef de l’État.

Le parti se dote d’une devise ambitieuse : “Inclusivité – Développement – Félicité”, d’un slogan rassembleur : “Ensemble, bâtissons le Gabon nouveau, digne d’envie”, et d’un nom pour ses militants : les “Démocrates bâtisseurs”.

Une ambition assumée : bâtir un parti fort et unifier les Gabonais

Parmi les partisans, l’enthousiasme était palpable. Bertrand Zibi Abeghe, ancien opposant devenu soutien actif du régime, n’a pas caché ses ambitions :

« L’UDB sera le plus grand parti d’Afrique », a-t-il affirmé avec conviction.

Oligui Nguema, lui, a précisé la vocation de l’UDB : être un outil de transformation, non un instrument de pouvoir personnel. Il a insisté sur la nécessité de faire de ce parti le socle d’une gouvernance renouvelée, fondée sur l’unité, la responsabilité, le patriotisme, la solidarité, le dialogue et la transparence électorale.

« Il s’agira pour nous de construire une démocratie faite d’élections libres, crédibles, cohérentes et transparentes dans lesquelles le peuple reste le souverain », a-t-il ajouté.

Entre ferveur populaire et soupçons de recyclage politique

Malgré l’enthousiasme du lancement, certaines critiques se font déjà entendre. Plusieurs observateurs évoquent une résurgence masquée du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’ancienne formation hégémonique de l’époque Bongo. Des figures bien connues de ce régime seraient déjà visibles dans les rangs de l’UDB, suscitant des doutes sur la réelle volonté de rupture.

« Le parti semble être un refuge pour se donner une seconde jeunesse », a commenté un internaute.

Face à ces interrogations, Oligui Nguema s’est voulu clair :

« Je souhaite avoir un parti qui m’accompagne et non un outil politique qui va être un gouffre dans lequel je dois monnayer des majorités ou des consensus. »

Un lancement validé par la Cour constitutionnelle

Le lancement de l’UDB intervient dans un contexte post-transition, marqué par la consolidation des institutions, deux ans après le coup d’État du 30 août 2023. Il intervient également à la suite d’un débat constitutionnel sur la possibilité, pour un président élu en tant qu’indépendant, de fonder un parti politique. La Cour constitutionnelle a tranché :

« Le président élu en qualité d’indépendant est fondé à créer un parti politique sans risque, pour lui, de perdre son mandat. »

Une question en suspens : rupture ou continuité déguisée ?

L’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) est désormais en ordre de bataille, prête à jouer un rôle central dans l’architecture politique du Gabon. Mais sa crédibilité et sa légitimité dépendront des actes concrets qu’elle posera dans les mois à venir.

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