Le conseiller spécial et porte-parole de la Présidence de la République, Théophane Nzame-Nze-Biyoghe, a vivement réagi ce vendredi à la plainte déposée en France par l’ex-Première Dame Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin contre l’État gabonais, pour « tortures » et « traitements inhumains » subis lors de leur détention à la prison centrale de Libreville. Lors d’une conférence de presse tenue à Libreville, le porte-parole a qualifié cette démarche de « stratégie de diversion et de brouillage judiciaire ».
« Ils ont choisi de s’illustrer à ce qui pouvait s’apparenter à une stratégie de diversion et de brouillage judiciaire », a déclaré M. Nzame-Nze-Biyoghe, dénonçant une tentative des mis en cause de détourner l’attention de la justice gabonaise.
Des accusations graves
Pour la Présidence de la République, la plainte déposée à Paris ne saurait occulter la gravité des charges retenues contre les deux prévenus. Sylvia Bongo et Noureddin Bongo Valentin font l’objet de poursuites pour des chefs d’inculpation parmi les plus lourds du code pénal gabonais :
Haute trahison contre les institutions de l’État
Détournement massif de deniers publics
Malversations financières internationales en bande organisée
Faux et usage de faux
Falsification de la signature du Président de la République
Corruption active
Un rappel au respect de la justice nationale
L’ex-Première Dame et son fils ont été incarcérés à la suite du coup d’État du 30 août 2023 qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba. Le 16 mai dernier, ils ont obtenu une liberté provisoire pour des raisons médicales, sans que cela n’interrompe la procédure judiciaire en cours.
Pour Théophane Nzame-Nze-Biyoghe, ouvrir une procédure en France ne saurait être perçu autrement que comme une tentative de snober la justice gabonaise :
« Ce n’est pas en ouvrant un autre foyer judiciaire en France que les deux prévenus vont pouvoir snober la justice gabonaise », a-t-il martelé.
La Présidence appelle ainsi à la responsabilité et à la coopération judiciaire, dans le respect des procédures en cours, tout en rappelant que la justice gabonaise suit son cours de manière souveraine et indépendante.
Ce développement marque un nouveau rebondissement dans l’affaire Bongo, au croisement du judiciaire et du politique, et témoigne des tensions persistantes autour de l’héritage de l’ancien régime.