À un an et quelques mois de son concert prévu au stade de l’Amitié d’Akanda, l’artiste gabonais L’Oiseau Rare 8G+ se retrouve au cœur d’une polémique enflée sur les réseaux sociaux, après la diffusion d’une vidéo virale dans laquelle il évoque son passé de braqueur au Gabon. Une confession que l’artiste assume, mais qui a déclenché une vague de réactions contrastées, allant de la critique virulente à la solidarité totale de ses fans.
« J’étais un braqueur… aujourd’hui je suis un artiste » : l’aveu qui dérange
Dans une séquence filmée en Côte d’Ivoire, pays où il réside actuellement, L’Oiseau Rare 8G+ déclare :
« Quand j’étais au Gabon, j’étais un braqueur. Je suis arrivé en Côte d’Ivoire, je suis devenu un artiste. C’est bon, je ne bouge plus d’ici. »
Des propos bruts, assumés, qui marquent une rupture avec le silence habituel des artistes sur leurs passés douloureux ou criminels. Ce témoignage, s’il suscite le malaise chez certains, est perçu par d’autres comme un acte de vérité, symbole d’une réinvention sociale par l’art.
Très vite, des extraits sortis de leur contexte ont circulé sur les réseaux, certains les interprétant comme une insulte à la nation gabonaise, d’autres y voyant une glorification de la délinquance. Des pages influentes ont repris les images pour accuser L’Oiseau Rare d’avoir “vendu le Gabon” à l’étranger, faisant référence à sa prestation à succès au Casino de Paris.
Mais selon plusieurs proches de l’artiste, ces propos relèvent d’une catharsis personnelle : raconter un passé trouble pour mieux valoriser un présent réhabilité.
Ce bad buzz intervient dans un timing troublant : à la veille d’un grand événement musical national, le concert de L’Oiseau Rare 8G+ à Akanda, présenté comme un moment fort pour la jeunesse gabonaise. Certains dénoncent une campagne orchestrée pour déstabiliser l’artiste et compromettre la réussite de son spectacle.
« Pourquoi s’acharner sur un jeune qui réussit ? Pourquoi salir un artiste qui fait rayonner le Vert-Jaune-Bleu hors de nos frontières ? », interroge une fan dans une vidéo de soutien largement partagée.
L’affaire L’Oiseau Rare soulève des questions fondamentales sur la réinsertion, la mémoire et la seconde chance. Peut-on condamner un homme à son passé ? Le public est-il prêt à soutenir une figure populaire malgré ses erreurs d’hier ? Autant de débats que cette affaire place brutalement au cœur de l’espace médiatique gabonais.
Dans un climat numérique où l’indignation est souvent immédiate et virale, les fans de l’artiste appellent à la lucidité et à la retenue. « Les réseaux sociaux peuvent construire une légende… ou la détruire », rappellent-ils, appelant à soutenir un artiste qui incarne aussi, à sa manière, une histoire de rédemption.
Plus qu’un simple clash de communication, l’affaire L’Oiseau Rare 8G+ est le reflet d’un malaise sociétal : celui de la réussite fulgurante, de la transparence mal comprise, et de la difficulté à admettre que l’on puisse changer. L’artiste, lui, semble décidé à avancer, porté par ceux qui, au-delà du bruit, reconnaissent en lui un symbole vivant de transformation. Son concert à Akanda pourrait bien devenir un acte de résistance artistique et sociale.