L’affaire a secoué l’opinion publique gabonaise : Élyse Ikapi, une femme ouvertement lesbienne, a été condamnée à 15 ans de réclusion criminelle, dont 5 ans avec sursis, pour le meurtre de sa compagne, Ornella Élodie Maroundou, survenu en avril 2021.
Selon le média Gabonactu, les faits remontent au 20 avril 2021. Dans un quartier populaire du deuxième arrondissement de Libreville, une dispute éclate entre les deux jeunes femmes vivant en couple. L’origine du conflit : la publication sur les réseaux sociaux d’une photo d’Élyse Ikapi accompagnée d’un commentaire dévoilant son orientation sexuelle et évoquant une infection sexuellement transmissible.
Se sentant trahie et humiliée publiquement, Élyse Ikapi a interrogé sa compagne, la soupçonnant d’être à l’origine de la publication. Le silence de la victime a alors provoqué une montée de colère chez l’accusée, qui l’a giflée à plusieurs reprises. Une altercation physique s’en est suivie : la victime aurait brisé une bouteille, avant qu’Élyse Ikapi ne s’empare d’un couteau de cuisine et ne lui porte plusieurs coups au flanc, au dos et au cou.
Alertés par les bruits, les voisins découvrent une scène macabre : des traces de sang dans la chambre du couple. Transportée en urgence vers un centre médical, Ornella Élodie Maroundou s’est éteinte en chemin.
Lors de son audition, Élyse Ikapi a expliqué n’avoir jamais eu l’intention de tuer, mais les zones vitales touchées par les coups (notamment le cou et le dos) ont démontré le caractère létal de l’agression. L’accusée, par ailleurs ceinture noire de judo, ne pouvait ignorer la gravité de ses gestes, ont estimé les juges.
Initialement poursuivie pour coups mortels, la qualification a été requalifiée en assassinat, conformément à l’article 223 du Code pénal gabonais. Après plusieurs heures d’audience, la Cour a rendu son verdict :
15 ans de prison, dont 5 avec sursis, et une amende de 500 000 FCFA.
Ce drame passionnel révèle aussi la fragilité des relations intimes exposées sur les réseaux sociaux, mais également les pressions sociales qui entourent encore l’homosexualité dans certains milieux. L’affaire Élyse Ikapi soulève enfin des questions profondes sur la gestion des violences conjugales, quel que soit le genre ou l’orientation sexuelle des partenaires.