Une opération d’envergure de la Police Judiciaire (PJ) a mis fin aux activités d’un réseau criminel d’une rare audace, dirigé par Ted Willy Alimbi Ognalagha, alias Le Roi Béni. Ce gang, spécialisé dans le braquage armé de résidences appartenant à des personnalités de premier plan, mêlait recrutement transfrontalier, complicité militaire et corruption.
Selon les enquêteurs, le groupe visait des résidences sensibles, dont celles de l’ancien président déchu Ali Bongo Ondimba et de son ex-directeur de cabinet Maixent Accrombessi. Les investigations ont révélé une logistique millimétrée :
Recrutement depuis le Cameroun, avec hébergement en hôtels de luxe avant chaque opération.
Armes prêtées par un militaire, frère de l’un des complices, Jerry Mouele.
Complicités internes au sein de forces armées, facilitant l’accès aux résidences.
Utilisation de technologies pour neutraliser les caméras de surveillance.
Recours à une potion toxique pour neutraliser les chiens de garde.
Le Roi Béni, déjà dans le viseur des forces de l’ordre, menait ses opérations avec un ancrage régional fort. Après chaque braquage, certains membres retournaient immédiatement au Cameroun pour brouiller les pistes. Cette mobilité, couplée à des complicités locales, compliquait le travail des enquêteurs.
C’est l’arrestation récente de Jerry Mouele qui a fait basculer l’affaire. Interrogé par la PJ, il a livré des détails cruciaux sur l’organisation du réseau et ses ramifications transfrontalières. Il a notamment confirmé que Le Roi Béni, depuis la Turquie, tentait de coordonner les opérations et même d’orchestrer des fuites vers le Cameroun en envoyant argent et billets d’avion à ses complices.
L’affaire met en lumière plusieurs vulnérabilités :
La perméabilité des frontières régionales, facilitant les allers-retours des malfaiteurs.
L’implication d’éléments issus des forces armées, signe que la corruption et la collusion fragilisent la chaîne sécuritaire.
La sophistication croissante des techniques criminelles, avec l’usage d’équipements électroniques pour neutraliser la surveillance.
Pour la PJ, cette opération marque une victoire stratégique, mais souligne l’urgence de renforcer la sécurité autour des personnalités publiques et de combler les failles institutionnelles. Les suspects, dont Le Roi Béni, seront présentés devant le parquet dans les prochaines heures.