À l’occasion de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, qui se tient à New York du 21 au 26 septembre, le Gabon entend tirer parti de cette tribune internationale pour affirmer son rôle diplomatique et consolider ses partenariats. Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, arrivé le 21 septembre, multiplie les rencontres bilatérales, plaçant au centre de ses échanges la coopération économique, énergétique et sécuritaire.
Le 22 septembre, le chef de l’État gabonais s’est entretenu avec Massad Boulos, conseiller principal de Donald Trump pour l’Afrique, les Affaires arabes et le Moyen-Orient. Cette entrevue s’inscrit dans la continuité de la visite officielle effectuée par Oligui Nguema aux États-Unis en juillet dernier, où plusieurs accords de partenariat avaient été conclus.
Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale, notamment dans les secteurs stratégiques de l’énergie, de l’économie et de la sécurité. La question du golfe de Guinée, zone névralgique et hautement sensible en matière de sécurité maritime, a occupé une place centrale dans les échanges.
Selon des sources proches du dossier, les autorités américaines ont réaffirmé leur volonté d’accroître leurs investissements au Gabon, un signe encourageant pour un pays en quête de diversification économique et de financements extérieurs. Pour Libreville, cet intérêt représente une opportunité majeure à un moment où le pays cherche à crédibiliser sa transition et à s’imposer comme un acteur stable dans la sous-région.
La présence d’Oligui Nguema à New York dépasse la simple participation protocolaire à l’Assemblée générale de l’ONU. Elle s’inscrit dans une stratégie diplomatique visant à repositionner le Gabon sur l’échiquier international après des mois de transition politique.
Sur le plan économique, la promesse d’investissements américains apparaît comme une bouffée d’oxygène pour un pays fragilisé par les aléas du marché pétrolier et en quête de diversification.
Sur le plan sécuritaire, la coopération autour du golfe de Guinée reflète une convergence d’intérêts, Washington y voit un espace stratégique pour limiter la piraterie et les trafics, tandis que Libreville cherche à renforcer son rôle de puissance stabilisatrice en Afrique centrale.
Sur le plan politique, la rencontre avec un proche de Donald Trump n’est pas anodine, à quelques mois de l’élection présidentielle américaine de 2025. Le Gabon affiche ainsi sa volonté de garder une porte ouverte avec toutes les sensibilités de la scène politique américaine, au-delà de l’administration en place.
En multipliant ces signaux d’ouverture et de partenariat, Oligui Nguema tente de consolider la légitimité internationale de la transition gabonaise. Mais il lui reste à transformer ces promesses en projets concrets, capables d’avoir un impact visible sur le quotidien des Gabonais.