Réforme judiciaire au Gabon : Oligui Nguema fixe le cap d’une justice rénovée et plus proche des citoyens

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À quelques jours de l’ouverture de l’année judiciaire 2025-2026, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu en audience le ministre de la Justice, Séraphin Akure-Davin, pour examiner les grands chantiers en cours dans le secteur judiciaire.

Cette rencontre traduit une volonté politique assumée : replacer la justice au cœur des priorités de la Transition, dans un contexte où la confiance des citoyens envers les institutions reste fragile.

Au cours de cet échange, plusieurs dossiers structurants ont été présentés au chef de l’État : Modernisation des infrastructures judiciaires, avec la mise en service de l’annexe du Palais de justice de Libreville et la réhabilitation de plusieurs tribunaux en province, pour améliorer les conditions de travail des magistrats et faciliter l’accès des justiciables.

 

Mise en conformité législative, afin d’adapter les textes de loi à la nouvelle Constitution de la Ve République.

Création du Secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature, censé fluidifier la gouvernance interne du corps judiciaire.

Programmes de réinsertion pour les détenus, notamment par des travaux d’intérêt général dans le secteur agricole, pour favoriser leur réintégration sociale et professionnelle.

Ces mesures visent à renforcer l’efficacité du système judiciaire et à en faire un outil de proximité, au service des citoyens.

Cette audience, tenue au sommet de l’exécutif, dépasse le simple cadre administratif : elle illustre le choix stratégique du président Oligui Nguema de placer la justice au cœur de la Transition. Depuis son accession au pouvoir en 2023, le chef de l’État a multiplié les signaux en faveur d’une refonte institutionnelle.
La justice, longtemps perçue comme lente, politisée ou inaccessible, demeure l’un des maillons faibles de la gouvernance gabonaise. Son amélioration constitue donc un test majeur pour la crédibilité de la Ve République.

Si le programme présenté apparaît ambitieux, sa réussite dépendra de deux facteurs clés : la volonté politique de mener les réformes jusqu’au bout et la capacité budgétaire de l’État à les financer sur le long terme.

Le défi des moyens : la réhabilitation des tribunaux, la mise en service d’infrastructures modernes et la création d’un Secrétariat permanent exigent des ressources financières conséquentes et une gestion rigoureuse.

Le défi de la confiance : au-delà des investissements matériels, la crédibilité du système judiciaire se jouera sur l’indépendance des magistrats et la transparence des procédures.

En plaçant la réinsertion des détenus au cœur de la réflexion, le gouvernement envoie un signal d’humanisation de la justice, mais il reste attendu sur les délais de jugement, la lutte contre la corruption et l’égalité d’accès à la justice.

La rencontre entre le président et le ministre de la Justice marque le coup d’envoi politique de l’année judiciaire 2025-2026. Elle révèle que le chantier judiciaire est devenu l’un des piliers du projet de Transition et un indicateur de sa réussite.
Si ces réformes se concrétisent, elles pourraient contribuer à restaurer la confiance citoyenne et à consolider l’État de droit, conditions essentielles à la stabilité politique et au développement du Gabon.

Cette audience n’est pas un simple rituel protocolaire : elle engage la responsabilité du pouvoir exécutif à transformer en profondeur un secteur clé de la République.

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