Libreville, 14 octobre 2025 — La campagne Octobre Rose 2025 a été officiellement lancée hier à Libreville par la Première dame, Zita Oligui Nguema, dans une atmosphère empreinte d’émotion et d’engagement. En livrant un témoignage personnel bouleversant
celui de la perte de son père, emporté par un cancer du sein, maladie souvent perçue comme exclusivement féminine l’épouse du Chef de l’État a donné à cette édition une profondeur inédite.
Placée sous le thème « Unis par l’unique, au-delà d’Octobre rose », la campagne de cette année s’inscrit dans une logique inclusive et durable : sensibiliser toute la population, hommes et femmes, tout au long de l’année. L’initiative, innovante, consacre désormais le 7 octobre à la sensibilisation des hommes et invite les femmes à se faire dépister au mois de leur anniversaire, pour inscrire la prévention dans les habitudes.
Sur l’esplanade de Gabon Télévisions, transformée pour l’occasion en une mer de rose, Zita Oligui Nguema a pris la parole devant un parterre de personnalités, dont le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, et plusieurs membres de l’exécutif.
« Mon engagement n’est pas seulement institutionnel, il est aussi personnel, car mon père est mort d’un cancer du sein », a-t-elle déclaré, suscitant une vive émotion dans l’assistance. Ce témoignage, d’une rare sincérité, a permis de briser un tabou souvent passé sous silence : le cancer du sein peut aussi toucher les hommes, bien que dans seulement 1 % des cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En affirmant que « la lutte contre le cancer est l’affaire de tous », la Première dame a donné le ton d’une mobilisation nationale où la solidarité et la prévention deviennent des piliers de la santé publique.
Le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, a appuyé ce message en livrant des données édifiantes issues du registre national de cancérologie : au Gabon, les cancers du foie, du col de l’utérus et du sein demeurent les plus meurtriers. D’où, selon lui, la nécessité de renforcer les mécanismes de dépistage et d’améliorer la prise en charge.
Il a salué le cadre juridique de l’Institut de cancérologie d’Akanda, désormais opérationnel, qui offre au pays des outils modernes pour le traitement et le suivi des patients atteints de cancers féminins.
La cérémonie s’est achevée sur des témoignages de survivantes, la présentation du circuit du malade et la remise symbolique d’un kit de dépistage par la Première dame au ministre de la Santé. Un geste hautement symbolique, traduisant le passage du discours à l’action.
Au-delà des discours officiels, cette édition d’Octobre Rose se distingue par son ancrage émotionnel et inclusif. En partageant son vécu, Zita Oligui Nguema ne s’est pas contentée de sensibiliser elle a humanisé la lutte contre le cancer, rappelant que derrière chaque statistique se cache une histoire, une famille, une perte, mais aussi un espoir.
Dans un pays où les politiques de santé publique cherchent à se rapprocher des citoyens, cette campagne 2025 pourrait bien marquer un tournant : celui d’une prise de conscience collective, unissant femmes et hommes autour d’une cause commune celle de la vie.
