L’Autorité Administrative de la Zone d’Investissement Spéciale (ZIS) de Nkok a engagé, ce mardi, une mission de sensibilisation sur les occupations illégales qui menacent l’intégrité juridique et opérationnelle de ce pôle industriel stratégique du Gabon. Cette initiative, menée par Madame Raïssa Marthe Moussavou, Administrateur Général Adjoint de la ZIS, s’inscrit dans une démarche préventive et pacifique, visant à informer et responsabiliser les occupants avant toute mesure coercitive.
Sur le terrain, la délégation conduite par Mme Moussavou était accompagnée de représentants de la Brigade de Nkoltang, de l’Agence Nationale de l’Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre (ANUTTC), ainsi que de la Gabon Special Economic Zone (GSEZ), détentrice légale des terrains concernés.
L’objectif affiché : prévenir plutôt que réprimer, dans l’esprit d’une gouvernance participative.
« Cette démarche s’inscrit dans une logique de prévention et de dialogue. Il ne s’agit pas d’une opération de force, mais d’une action de sensibilisation », a souligné Mme Raïssa Marthe Moussavou. « La ZIS de Nkok est un espace industriel stratégique pour le Gabon, et sa vocation doit être pleinement respectée. »
De son côté, le chef de bureau de l’ANUTTC a rappelé que les occupations identifiées ne reposent sur aucun titre foncier ni autorisation administrative, précisant que des mises en demeure ont déjà été adressées aux contrevenants. Ces derniers disposent encore d’un délai pour libérer les terrains volontairement, avant le déclenchement d’éventuelles procédures de déguerpissement.
Créée pour soutenir la politique de diversification économique et attirer les investissements industriels, la ZIS de Nkok est aujourd’hui un modèle de réussite africaine en matière de zone économique spéciale. Elle abrite des dizaines d’entreprises opérant dans le bois, l’agro-industrie, la métallurgie et la logistique, générant des milliers d’emplois directs et indirects.
Cependant, la pression foncière et les occupations illégales constituent une menace croissante pour la durabilité du modèle. Ces empiètements désorganisent la planification urbaine de la zone, entravent la réalisation d’infrastructures industrielles et dissuadent les investisseurs étrangers.
La mission de sensibilisation menée ce 14 octobre s’inscrit donc dans une stratégie de préservation de l’attractivité et de la sécurité juridique de la zone, considérée comme un moteur clé de la croissance nationale.
L’initiative de l’Autorité Administrative de la ZIS de Nkok illustre un tournant dans la gestion des conflits fonciers liés aux zones économiques spéciales. En privilégiant la pédagogie avant la répression, les autorités montrent leur volonté d’instaurer un dialogue constructif avec les populations locales, souvent mal informées des cadres légaux d’occupation.
Mais cette approche douce pourrait rapidement se transformer en exécution rigoureuse si les appels à la responsabilité restent lettre morte. Car au-delà des enjeux sociaux, il en va de la crédibilité du Gabon auprès des investisseurs, dans un contexte où la sécurité foncière est un facteur déterminant pour attirer les capitaux étrangers.
En somme, la ZIS de Nkok se trouve à la croisée des chemins : maintenir son statut de vitrine industrielle du pays tout en gérant, avec discernement, les tensions entre développement économique et réalités sociales.
Le message des autorités est clair, la loi doit prévaloir, mais le dialogue reste ouvert.