Le Palais Rénovation a servi, ce jeudi, de cadre à une intense activité diplomatique. Le Président de la République, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, y a reçu successivement Umaro Sissoco Embaló, Président de la République de Guinée-Bissau, et Faustin-Archange Touadéra, Président de la République Centrafricaine. Ces rencontres bilatérales, hautement symboliques, s’inscrivent dans la dynamique de consultations régulières initiées par le Chef de l’État gabonais, visant à renforcer la coopération intra-africaine et à consolider une vision partagée du développement et de la stabilité du continent.
Au cœur des échanges : le renforcement des relations bilatérales et multisectorielles, notamment dans les domaines de la défense, de la sécurité, de l’économie et de la formation. Les trois dirigeants ont également évoqué la promotion du commerce intra-africain et le développement des investissements croisés, perçus comme des leviers essentiels pour réduire la dépendance économique vis-à-vis des partenaires extérieurs.
Les discussions ont également abordé la situation sécuritaire sur le continent, marquée par la montée du terrorisme au Sahel, les crises politiques récurrentes en Afrique centrale et les défis de gouvernance économique. Dans ce contexte, les Chefs d’État ont réaffirmé leur attachement à une Afrique stable, pacifique et souveraine, fondée sur la solidarité et la coopération entre nations sœurs.
« Nos États doivent apprendre à se soutenir mutuellement pour ne pas dépendre éternellement d’assistances extérieures », aurait confié un proche du dossier, illustrant ainsi la ligne directrice de ces entretiens : faire de la coopération africaine un pilier de la résilience continentale.
En multipliant les échanges directs avec ses homologues, Brice Clotaire Oligui Nguema confirme la recentralisation du Gabon sur la scène diplomatique africaine. Libreville, longtemps discret dans les grandes concertations régionales, reprend progressivement son rôle de plateforme du dialogue et de la médiation.
Le Président de la Transition gabonaise met en œuvre une diplomatie pragmatique et proactive, centrée sur les intérêts africains et la coopération gagnant-gagnant. Ce positionnement marque un retour assumé du Gabon dans la sphère d’influence diplomatique continentale, en rupture avec une diplomatie jadis perçue comme trop alignée sur les agendas extérieurs.
Les Présidents Embaló et Touadéra ont d’ailleurs salué ce rôle rassembleur et stabilisateur joué par Libreville, tout en exprimant leur volonté de renforcer la coopération tripartite à travers des projets conjoints dans les domaines de la sécurité, de l’agriculture, des infrastructures et de la formation professionnelle.
L’approche diplomatique d’Oligui Nguema s’inscrit dans une redéfinition de la place du Gabon au sein du concert africain. Elle privilégie le réalisme stratégique plutôt qu’un idéalisme de façade : construire des alliances régionales solides, s’affirmer comme médiateur crédible et, surtout, faire du dialogue africain une réponse africaine aux défis africains.
Cette orientation traduit aussi une lecture lucide du contexte géopolitique actuel : désengagement progressif de certaines puissances traditionnelles, montée en puissance des partenariats Sud-Sud, et nécessité pour les États africains de parler d’une seule voix sur les grandes questions internationales.
Ainsi, la double audience du 16 octobre n’est pas un simple exercice protocolaire. Elle illustre une stratégie plus large : positionner le Gabon comme un acteur pivot de la stabilité régionale, à la croisée de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest.
En accueillant simultanément deux Chefs d’État africains, le Président Oligui Nguema envoie un message fort, le temps est venu pour l’Afrique de construire ses propres cadres de concertation et de solidarité.
Le trio Oligui–Touadéra–Embaló pourrait bien préfigurer une alliance de gouvernance pragmatique, centrée sur la sécurité, la souveraineté économique et la coopération régionale. Une diplomatie d’action, au service d’une Afrique forte, unie et respectée, et où le Gabon, sous la Transition, semble bien décidé à reprendre toute sa place.
