L’exil de Sylvia Bongo Valentin et de son fils Nouréddin Bongo Valentin continue de susciter l’indignation au Gabon. Présentée comme une décision judiciaire anodine, leur sortie du territoire apparaît désormais comme une fuite stratégique destinée à échapper à la justice.
Selon plusieurs sources concordantes, plus de 3 000 milliards de francs CFA auraient été détournés durant leur influence sur les affaires de l’État, dont environ 300 milliards déjà saisis. Une somme vertigineuse, symbole d’un système de prédation minutieusement organisé, alors que le pays peine encore à reconstruire ses écoles, ses hôpitaux et ses routes.
Sous couvert d’une autorisation légale, la famille Bongo-Valentin aurait orchestré son départ à l’aide de réseaux d’influence et de complicités internationales. Appuyés par des avocats puissants et certains relais diplomatiques, Sylvia et Nouréddin Bongo bénéficient aujourd’hui d’un confort à l’étranger que beaucoup perçoivent comme une insulte à la justice gabonaise.
Derrière cette fuite se dessine une stratégie d’immunité politique : neutraliser les mandats d’arrêt, contourner les juges, et s’installer dans un exil doré, notamment en Europe, où le silence des institutions financières contraste avec les discours officiels sur la « bonne gouvernance ».
L’affaire met en lumière le double visage des puissances occidentales. Tandis qu’elles appellent à la transparence et à la lutte contre la corruption en Afrique, elles offrent refuge aux fortunes controversées venues du continent. Paris, Londres ou Genève deviennent ainsi les sanctuaires du luxe et de l’impunité, pendant que le peuple gabonais continue de payer le prix de décennies de détournements institutionnalisés.
Ignorant les convocations des tribunaux gabonais, Sylvia et Nouréddin Bongo invoquent une procédure « politique ». En réalité, leur stratégie semble claire : fuir, nier, se victimiser, et laisser le temps effacer la mémoire collective.
Mais cette fois, le scandale dépasse les frontières : il s’agit d’un crime contre la dignité nationale, un défi lancé à tout un peuple qui réclame des comptes et une restitution des biens volés.



