Budget 2026 : Henri-Claude Oyima annonce une rupture totale avec les anciennes pratiques de gestion publique

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Le ton est donné. En présentant, le 4 décembre, les orientations pour l’exécution du budget 2026 aux administrations économiques et financières, le ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances, Henri-Claude Oyima, a clairement affiché son intention de rompre avec les dérives qui ont longtemps fragilisé les finances publiques gabonaises. Fuites fiscales, exonérations abusives, engagements hors budget, projets mal ficelés : le ministre a dressé un diagnostic sévère et fixé un cap de rigueur inédit.

Avec une hausse spectaculaire de 51 %, le budget de l’État s’établit désormais à 6 358,2 milliards FCFA. La croissance économique, elle, est projetée à 6,5 %, loin des moins de 2 % estimés pour 2025 par le FMI. Pour atteindre ces objectifs, le ministre insiste sur deux leviers majeurs : une collecte optimale des recettes et une discipline stricte dans la dépense.

Les recettes budgétaires sont projetées à 4 154 milliards FCFA. Pour y parvenir, Henri-Claude Oyima exige une mobilisation totale :

  • Direction générale des Impôts : 1 544 milliards FCFA à recouvrer.
    Le ministre dénonce les « sous-déclarations », « contrôles abandonnés » et « recouvrements inachevés ».
    « Le pays ne peut plus se permettre de perdre des centaines de milliards en fuites fiscales », a-t-il averti.

  • Douanes : 707 milliards FCFA à sécuriser.
    Priorité à la fin des « valeurs minorées », « exonérations injustifiées » et circuits parallèles aux frontières.
    « Une douane forte, intègre et disciplinée est un pilier de notre souveraineté économique », a affirmé le ministre.

Sur le volet des dépenses, le ministre impose une véritable révolution administrative :

  • Fin des engagements hors budget

  • Stop aux dépassements de crédits

  • Contrôle financier renforcé

  • Tolérance zéro pour les dépenses non prioritaires

« Un État sérieux ne laisse plus dériver ses crédits », a martelé Henri-Claude Oyima.

L’investissement atteint un niveau record de 2 119 milliards FCFA, mais la rigueur sera totale :

  • Plus aucun financement pour les projets « mal conçus » ou « mal documentés »

  • Obligation de dossiers complets et suivis réguliers

  • Responsabilité accrue pour les administrations techniques et coordonnateurs

Les établissements publics devront, eux, produire leurs comptes dans les délais et justifier leur utilité. Faute de quoi, leurs subventions seront suspendues.

Henri-Claude Oyima entend aussi mettre fin à l’irrégularité chronique dans l’exécution budgétaire :

  • 31 décembre : fin des visas du Trésor

  • 31 janvier : clôture de la période complémentaire

  • 30 mars : production des comptes

  • 30 juin : dépôt de la loi de règlement

Ces échéances deviennent « des obligations strictes », a rappelé le ministre.
« Si un seul maillon faiblit, c’est toute la chaîne qui se disloque ».

Pour Henri-Claude Oyima, qui vient du secteur privé et y applique ses standards de rigueur, 2026 constituera un test décisif. La capacité de l’administration à suivre cette nouvelle ligne sera déterminante pour transformer les ambitions du gouvernement en résultats concrets — un défi régulièrement souligné par le FMI.

En imposant cette rupture nette, le ministre entend poser les bases d’une gestion publique crédible, disciplinée et capable de soutenir la relance économique du pays.

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