Le gouvernement gabonais poursuit l’élargissement de l’assiette fiscale. Réuni le 4 décembre 2025, le Conseil des ministres a approuvé la création d’une taxe forfaitaire d’habitation, applicable à partir de 2026 et directement prélevée sur les factures d’électricité. Une mesure présentée comme essentielle pour soutenir la relance économique et renforcer la soutenabilité des finances publiques.
Selon le communiqué officiel, cette taxe concernera tous les logements, qu’ils soient résidentiels ou professionnels, sur la base d’une classification tenant compte des zones et des caractéristiques géographiques.
Son recouvrement sera assuré par la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), qui intégrera ce prélèvement à la facturation mensuelle d’électricité.
Toutefois, le gouvernement précise que les zones rurales seront exemptées lors de la première phase de mise en œuvre.
L’exécutif table sur un rendement d’environ 2,8 milliards FCFA, conformément au pacte fiscal républicain, qui vise à renforcer l’équité contributive et à soutenir les priorités du programme de relance nationale.
Cette nouvelle taxe intervient dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, conséquence directe du niveau d’endettement du pays. Face à l’érosion des marges financières, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a instruit le ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, d’accélérer la digitalisation de la collecte des recettes.
Au cours de cette même séance, le chef de l’État a insisté sur l’urgence du déploiement du Système intégré de gestion des finances publiques, considéré comme « la véritable colonne vertébrale de la modernisation et de la dématérialisation de l’action publique ».
D’après le Conseil des ministres, ce dispositif technologique majeur permettra :
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d’unifier sur une même plateforme, adossée au Trésor public, tous les paiements fiscaux, non fiscaux et douaniers ;
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de garantir une gestion plus efficiente, plus transparente ;
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de renforcer la crédibilité et la soutenabilité des finances publiques.
La réforme marque une étape importante dans la volonté du gouvernement d’assainir la gestion budgétaire tout en mobilisant davantage de ressources internes.



