Depuis le coup de libération du 30 août 2023, orchestré par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), l’une des priorités majeures a été de réduire le train de vie de l’État. Dans cet esprit, le président du CTRI, Brice Clotaire Oligui Nguema, a renoncé à son salaire, et les indemnités des parlementaires ont été réduites au strict minimum. Cependant, d’autres postes budgétaires ont connu une hausse significative. C’est le cas des dépenses en biens et services, qui devraient atteindre près de 397 milliards de FCFA en 2024, dont 27 milliards de FCFA destinés au référendum sur la nouvelle Constitution.
Cette allocation budgétaire a suscité des critiques, notamment de la part de Paul Malekou, une figure importante de la République, qui a qualifié le débat sur le référendum d’« incohérent », soulignant que le texte soumis au vote n’a pas encore été publié. Malgré ces réserves, le budget du référendum a été intégré dans la loi de finances rectificative (LFR), adoptée en Conseil des ministres le 31 août dernier. Cette LFR, d’un montant total de 4 493,4 milliards de FCFA, inclut des dépenses budgétaires de 2 588,9 milliards de FCFA, avec 771,7 milliards de FCFA pour les dépenses de personnel et 396,6 milliards de FCFA pour les biens et services, dont les 27 milliards prévus pour le référendum.
Le coût prévu pour ce référendum a suscité des interrogations, surtout en comparaison avec d’autres pays africains. Par exemple, le référendum de 2016 au Sénégal avait coûté 2 milliards de FCFA pour l’impression de 12 millions de bulletins de vote. En comparaison, le montant alloué au Gabon, qui est 13 fois supérieur, semble disproportionné.
Bien que ces 27 milliards de FCFA couvrent les dépenses organisationnelles et logistiques, y compris la préparation des bureaux de vote, la formation des agents électoraux, la mise en place de systèmes de sécurité, ainsi que les campagnes de sensibilisation pour encourager la participation, ce montant soulève des questions. Comparé aux coûts des référendums dans des pays comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud, qui comptent chacun plus de 100 millions d’habitants, ce budget semble excessif.
Cette situation met en lumière une gestion budgétaire que d’aucuns considèrent comme irrationnelle, dans un contexte où les risques de liquidité, les impayés des entreprises et le remboursement de la dette continuent de peser sur l’économie du pays.
Via, gmt