Un scandale semble ébranler la province de l’Ogooué-Ivindo. Selon des sources locales, les Délégués Spéciaux de Booué, Ovan, Makokou et Mekambo auraient quitté une réunion du Comité technique, chargé de la gestion des 7 milliards de francs CFA offerts par le Président de la République et Chef de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. Ce départ précipité serait motivé par leur désaccord sur la pertinence des projets retenus et les entreprises choisies pour les exécuter.
Plus inquiétant encore, des rumeurs font état de tentatives de la part du Comité de Pilotage d’impliquer les Délégués dans des décaissements douteux déjà effectués à partir de cette enveloppe budgétaire. Ces fonds auraient été transférés depuis le Trésor public de Makokou, sans aucune transparence sur leur gestion. Les interrogations se multiplient quant à l’identité du ministre qui aurait autorisé ces décaissements.
Les Délégués, frustrés, se seraient également inquiétés de certaines dépenses effectuées sans justificatif clair. Plus de 200 millions de francs CFA auraient été prétendument alloués à des structures hospitalières pour l’achat de produits pharmaceutiques, sans aucune preuve concrète de ces achats. D’autres dépenses, telles que l’acquisition d’huile et de friperies, ont également suscité des questions sur leur pertinence par rapport au développement des communautés locales.
Une autre interrogation majeure porte sur l’absence de consultation des Délégués Spéciaux en amont de la prise de décisions. Comment pourraient-ils signer des ordres de décaissement sans preuve des dépenses engagées ni de la destination réelle des fonds ? Devant l’absence d’explications claires, et ne voulant pas être associés à ce qui pourrait être perçu comme un détournement de fonds, les Délégués auraient pris la décision unanime de quitter la salle de réunion.
Ils auraient ainsi laissé les techniciens du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) gérer ce qui pourrait bien être qualifié de mascarade. L’affaire, si elle est confirmée, risque de secouer toute l’administration de la province de l’Ogooué-Ivindo.
Source : Kurt Maheba