Jean Rémy Yama, sénateur de la Transition au Gabon, a exprimé sa vive opposition au projet de la nouvelle Constitution, lors d’une conférence de presse tenue à Libreville. L’ancien président de la confédération syndicale Dynamique Unitaire (DU) a souligné les dangers d’une concentration excessive des pouvoirs entre les mains d’un seul individu, avertissant que cette réforme pourrait ouvrir la voie à un régime autoritaire, en contradiction avec les principes d’équité et de justice que mérite le peuple gabonais.
Un vote de conviction
Lors de son allocution, Jean Rémy Yama a révélé qu’il a voté « Non » à ce projet, non pas par opposition personnelle au président de la Transition, mais par souci de conviction profonde. « Fondamentalement, j’ai pensé avec les autres que les amendements faits n’étaient pas de nature à nous garantir une bonne Constitution », a-t-il expliqué. Il estime que les modifications proposées ne garantissent pas un texte équilibré et juste, capable de répondre aux besoins de l’ensemble du pays.
Des inquiétudes sur la concentration des pouvoirs
L’un des points majeurs de son opposition repose sur l’accumulation des pouvoirs, notamment le pouvoir judiciaire, dans une seule entité. Pour Yama, cette concentration est une menace directe pour l’équilibre institutionnel et l’indépendance de la justice, un pilier essentiel de toute démocratie. Il a également critiqué l’utilisation du terme « détenteur du pouvoir suprême », estimant qu’une telle attribution est excessive et potentiellement dangereuse. « Ce terme ne devrait être attribué qu’à Dieu et à ceux qu’Il choisit », a-t-il affirmé.
Jean Rémy Yama a rappelé que la tentation de l’abus de pouvoir est souvent facilitée par l’entourage et les circonstances. Selon lui, personne ne naît dictateur, mais peut le devenir dans un environnement où les contre-pouvoirs sont affaiblis.
Un appel à une Constitution équitable
Pour Jean Rémy Yama, une Constitution doit avant tout protéger les droits de tous les citoyens, sans privilégier les intérêts d’un individu ou d’un groupe politique. Il appelle donc à l’adoption d’une Constitution juste, capable de garantir un fonctionnement harmonieux des institutions pour le bien commun, et prévient des dangers que poserait une dérive autoritaire au Gabon.
Dans son plaidoyer, il exhorte les citoyens à rester vigilants et engagés pour la défense des valeurs démocratiques, tout en mettant en garde contre les risques que le pays ne sombre dans un régime autoritaire.
Soutenir une transition réussie
Malgré ses réserves sur le projet de Constitution, Jean Rémy Yama a exprimé son soutien aux efforts en cours dans le cadre de la transition au Gabon. Il a appelé les différentes parties prenantes, notamment la communauté diplomatique et les responsables religieux, à appuyer les décisions cruciales que cette période exige. Il a particulièrement insisté sur la nécessité de réformes constitutionnelles et d’un nouveau Code électoral, qu’il considère comme les bases indispensables pour assurer la réussite de cette transition.
En conclusion, Jean Rémy Yama a réaffirmé que ces réformes doivent être à la hauteur des attentes légitimes du peuple gabonais, afin de garantir une transition vers un système démocratique stable et durable.