Projet de Constitution : Le CTRI Redéfinit le Mariage et la Famille

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Adopté lors du conseil des ministres et rendu public le 21 octobre, le projet de constitution porté par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) propose des réformes profondes et symboliques. Parmi ces réformes, la redéfinition de la cellule familiale comme socle de la société et la clarification du mariage limité à deux personnes de sexes opposés. Cette disposition, inscrite à l’article 25 du texte, sera soumise à l’approbation des Gabonais lors du référendum du 16 novembre 2024.

Cette nouvelle définition du mariage marque un tournant dans le débat national sur les droits des minorités sexuelles, notamment après la dépénalisation de l’homosexualité qui avait laissé des zones d’ombre. Désormais, le projet constitutionnel écarte toute possibilité d’union légale entre personnes de même sexe. L’article 25, en affirmant que « le mariage est l’union entre deux personnes de sexe opposé », met fin aux espoirs des défenseurs des droits LGBTQIA+, rappelant que toute tentative d’union homosexuelle sera contraire à la loi.

Depuis son arrivée au pouvoir, le CTRI avait clairement exprimé son intention de « remettre le Gabon aux Gabonais ». La protection de la famille, considérée comme le socle de la nation, est au cœur de cette vision. Ainsi, l’article 25 de la nouvelle constitution réaffirme l’impossibilité pour les couples de même sexe de se marier légalement. Ce projet, fruit de la Charte de la Transition et renforcé par les recommandations issues du Dialogue National Inclusif (DNI), stipule : « La famille est la cellule de base naturelle de la société. Le mariage, union entre deux personnes de sexe opposé, en est le support légitime. Ils sont placés sous la protection de l’État. »

Cette clarification met fin à une incertitude qui divisait l’opinion publique, tiraillée entre la liberté individuelle et la préservation des valeurs culturelles et religieuses. Le mariage, considéré par beaucoup comme une institution sacrée, est ainsi redéfini dans un cadre plus conservateur, en réponse aux interrogations sur la position du CTRI.

Alors que le référendum du 16 novembre approche, les défenseurs des droits des minorités sexuelles ne comptent pas rester silencieux. Ils prévoient de faire entendre leur voix et de mobiliser leurs efforts pour tenter de bloquer l’adoption de cette mesure lors de la consultation populaire. Le débat reste donc ouvert, entre conservatisme et droits individuels, à l’approche de cette échéance décisive pour l’avenir du Gabon.

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