Le Front du NON objectif s’oppose au projet de Constitution au Gabon : «Un NON pour préserver nos droits et libertés»

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Un mouvement de résistance s’est formé au Gabon en opposition au projet de Constitution qui sera soumis au référendum le 16 novembre 2024. Composé d’une vingtaine d’entités, dont des associations, ONG, syndicats, partis politiques et diverses personnalités, le « Front du NON objectif » est dirigé par Jean Rémi Yama, et appelle les Gabonais à rejeter un projet qu’il juge «autocratique» et qui consacre un régime «présidentialiste» au détriment de la démocratie.

Un projet autocratique selon le Front du NON

Jean Rémi Yama et ses alliés estiment que cette réforme constitutionnelle menace les droits fondamentaux et affaiblit la séparation des pouvoirs. Selon eux, «ce projet ne garantit pas la souveraineté du peuple», même si cette dernière est mentionnée dans l’article 3. Le Front du NON déplore que les structures de contrôle et de contre-pouvoir soient quasi inexistantes, notamment en ce qui concerne les rapports entre le président de la République et le Parlement. En effet, le président pourrait dissoudre l’Assemblée nationale, mais celle-ci n’aurait aucun pouvoir de contrôle réel sur lui.

Des instances de justice sous influence présidentielle

Le Front dénonce également l’absence d’indépendance des principales institutions de justice. Le président de la République nommerait cinq juges à la Cour constitutionnelle, dont trois en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature, une position qui lui confère une influence importante sur les décisions judiciaires. La même logique s’applique à la Haute Cour de justice, où le président nommerait sept magistrats sur 13, rendant toute tentative de mise en accusation difficile.

Une vision présidentialiste en opposition aux principes démocratiques

Le Front du NON souligne que ce modèle constitutionnel proposé ressemble davantage à un régime présidentialiste, marqué par une concentration excessive des pouvoirs autour d’une seule personne, qu’à un régime présidentiel équilibré. Jean Rémi Yama avertit : «Ce projet de Constitution qu’on nous propose n’est rien d’autre qu’une tentative de centraliser le pouvoir autour d’une seule personne. De concentrer entre les mains d’un individu des pouvoirs qui, dans un État de droit, devraient être attribués à des institutions solides et indépendantes».

Pour le Front, cette approche risque d’écarter le Gabon des idéaux de démocratie et de bonne gouvernance, des valeurs qui, selon eux, devraient être défendues en priorité. Jean Rémi Yama conclut en affirmant que ce «NON que nous défendons est un NON pour l’avenir collectif du Gabon», et non un refus de moderniser la Constitution, mais bien un rejet d’une vision qui, selon lui, limiterait les contre-pouvoirs et ouvrirait la voie à des abus de pouvoir incontrôlés.

Un appel à défendre la démocratie et les libertés

Le Front du NON objectif appelle les Gabonais à se mobiliser en votant «non» au référendum pour empêcher l’adoption d’une Constitution qui, selon eux, fragiliserait les institutions démocratiques et mettrait en péril les libertés fondamentales.

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