L’annonce de la démission de Guy Bertrand Mapangou du Parti Démocratique Gabonais (PDG) marque un tournant majeur sur l’échiquier politique gabonais. Ce dernier, Haut Représentant du Président de la Transition, a officialisé son départ dans une lettre adressée au Secrétaire Fédéral du PDG à Fougamou, citant des « raisons d’éthique ». Ce geste, qui intervient dans un contexte de réorganisation politique au Gabon, suscite des réactions mitigées.
Une rupture annoncée
Depuis septembre 2024, des signes laissaient entrevoir un éloignement de Guy Bertrand Mapangou vis-à-vis du PDG. Lors de ses tournées dans les onze quartiers de Fougamou pour promouvoir son association « Le Rassemblement », il donnait déjà l’impression de prendre ses distances avec l’ancien parti au pouvoir. Cette association, visant à regrouper les fils et filles de la province de la Ngounié, est perçue par certains comme une tentative de redéfinir son influence politique.
Hypocrisie ou réalignement stratégique ?
La démission de Guy Bertrand Mapangou ne fait pas l’unanimité au sein du PDG, où certains y voient une forme d’ingratitude et de trahison. Dans un contexte de crise multiforme pour le parti, son départ ajoute à l’incertitude et aux divisions internes. D’autres y lisent une stratégie calculée pour renforcer sa position auprès du Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, tout en se positionnant comme un acteur incontournable de la province de la Ngounié.
Les perspectives politiques
La création de « Le Rassemblement » pourrait servir de tremplin à Guy Bertrand Mapangou pour asseoir son leadership dans la Ngounié. Avec la désorganisation du PDG dans cette région, il bénéficie d’un terrain favorable. Plusieurs figures politiques locales, comme Lucie Milebou-Aubusson ou Frédéric Massavala Maboumba, se sont éclipsées, laissant un vide que Guy Bertrand Mapangou pourrait combler.
Sa nomination comme Haut Représentant du Chef de l’État lui confère une légitimité supplémentaire et des moyens d’action considérables. Cette position, combinée à son réseau et à ses ressources, lui permet de consolider son emprise politique tout en soutenant les actions du Général Oligui Nguema.
Un pari risqué mais stratégique
En démissionnant du PDG, Guy Bertrand Mapangou prend un risque calculé. Il se détache d’un parti en pleine crise pour créer un mouvement susceptible de canaliser les attentes des populations locales tout en renforçant son alliance avec les nouvelles autorités.
Reste à voir si cette stratégie portera ses fruits et si « Le Rassemblement » deviendra un outil efficace pour restructurer le paysage politique de la Ngounié et peser dans les prochaines échéances électorales. Une chose est certaine : Guy Bertrand Mapangou s’impose comme un acteur incontournable de la politique gabonaise en cette période de transition.