Les activistes gabonais à l’étranger maintiennent leur offensive malgré les menaces judiciaires

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Les activistes gabonais vivant à l’étranger ne reculent pas face à l’annonce des poursuites judiciaires formulée par le ministre de la Justice. Parmi les figures de proue de ce mouvement, Jonas Moulenda, journaliste et militant, réaffirme leur détermination à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire du régime de transition dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema.

Le 10 décembre, Jonas Moulenda a réagi avec vigueur au communiqué ministériel accusant les activistes de diffamation et d’atteinte à la crédibilité des institutions. Lors de son intervention sur la chaîne panafricaine Vox Africa, il a qualifié cette démarche de « tentative d’intimidation » visant à réduire au silence les critiques contre le pouvoir en place. « Nous n’allons pas reculer. Dire la vérité aux Gabonais et à la communauté internationale reste notre priorité », a-t-il affirmé.

Selon lui, le Gabon est « en train de basculer dans une dictature militaire féroce ». Pour Jonas Moulenda, les militaires au pouvoir, et en particulier le président de la transition, doivent assumer la conséquence de leurs choix. « Quand on prend la décision d’être président, il faut être suffisamment fort pour supporter les coups », a-t-il déclaré.

Dans son intervention, Jonas Moulenda a révélé des éléments troublants liés à ses interactions passées avec Brice Clotaire Oligui Nguema. « Monsieur Oligui Nguema nous incitait à attaquer Ali Bongo à l’époque. Il nous donnait des informations pour critiquer le régime précédent. Aujourd’hui, c’est le retour de la manivelle», a-t-il affirmé, insistant sur le fait que les militaires ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes pour les critiques qu’ils subissent.

Jonas Moulenda a par ailleurs révélé avoir déposé plainte contre le chef du CTRI pour menaces de mort, qui auraient été formulées à son encontre lors d’un direct sur les réseaux sociaux.

Selon l’activiste, le communiqué du ministre de la Justice reflète un état de « panique » au sein des autorités gabonaises. « Ce texte participe d’un jeu de contre-feu », a-t-il estimé, suggérant que le gouvernement cherche à détourner l’attention des véritables problèmes du pays.

Face à cette escalade verbale, le bras de fer entre le régime de transition et ses opposants exilés semble loin d’être résolu. Les prochains jours s’annoncent cruciaux pour l’avenir de ce dialogue de sourds entre un pouvoir contesté et une diaspora militante déterminée à se faire entendre.

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