Une enquête judiciaire ouverte en France sur les tortures présumées de Sylvia et Noureddin Bongo

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Le doyen des juges d’instruction du Tribunal judiciaire de Paris a désigné un magistrat du pôle criminalité pour enquêter sur les accusations de torture présumées subies par l’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et son fils Noureddin Bongo Valentin. Les deux sont incarcérés depuis près de 18 mois à la prison centrale de Libreville.

Cette avancée a été annoncée par Me François Zimeray, avocat de Sylvia et Noureddin Bongo, lors d’une conférence de presse virtuelle organisée jeudi. La conférence, animée via Zoom, a également réuni Me Catalina de la Sota et le Bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur. L’avocate gabonaise Gisèle Eyue Bekale était présente mais n’a pas pris la parole.

La plainte, déposée auprès du doyen des juges d’instruction à Paris, pointe des crimes de torture et des violations des droits humains perpétrés contre Sylvia Bongo et son fils. Le magistrat désigné devra conduire une enquête approfondie, potentiellement assortie de mandats d’arrêt.

Les avocats ont dressé un tableau accablant de l’état physique et psychologique de leurs clients. Selon Me Zimeray, Sylvia Bongo est « défigurée » et « défoncée », loin de l’image qu’elle projetait avant son incarcération. Elle serait en proie à des crises de larmes fréquentes. Noureddin Bongo, quant à lui, présenterait des marques d’électrocution et afficherait un regard vide, traduisant un état de panique et de peur.

Les avocats accusent les autorités gabonaises de soumettre leurs clients à des séances de torture pour leur extorquer leurs biens, qu’il s’agisse de propriétés ou de liquidités. Ils affirment également connaître l’identité des tortionnaires et s’attendent à ce que le magistrat désigné entende les suspects et mène les actions judiciaires nécessaires.

Sylvia Bongo, 61 ans, a été incarcérée en octobre 2023 dans ce que ses avocats décrivent comme « le sous-sol » de la prison centrale de Libreville. Elle avait été inculpée le 28 septembre pour des charges de « blanchiment de capitaux » et de « faux et usage de faux ». Les mêmes accusations pèsent sur son fils Noureddin Bongo Valentin.

Tous deux avaient été arrêtés le soir du coup d’État du 30 août 2023, qui a vu le général Brice Clotaire Oligui Nguema renverser le président Ali Bongo Ondimba, époux et père des deux prévenus.

Cette enquête marque une étape significative dans la quête de justice pour Sylvia et Noureddin Bongo. Elle met également en lumière la dimension internationale de cette affaire, qui mêle accusations de torture, enjeux de droits humains, et contestations politiques.

Avec l’implication de la justice française, le dossier pourrait devenir un point de pression diplomatique pour le Gabon, appelant à une transparence accrue et à une prise en compte sérieuse des droits fondamentaux des détenus.

 

Via, gabonactu

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