Le phénomène du cyberharcèlement prend une ampleur alarmante au Gabon, touchant particulièrement les jeunes utilisateurs des réseaux sociaux. Utilisant plateformes numériques, forums et messageries pour intimider, humilier ou menacer, cette forme de violence psychologique engendre des dégâts profonds sur la santé mentale des victimes.
Le psychologue clinicien Mawele Mbembou Hynnel Verley alerte sur les effets délétères de ces violences numériques, évoquant un « facteur de désorganisation psychique » aux conséquences potentiellement traumatiques. Le cyberharcèlement, loin d’être anodin, atteint ce que le spécialiste nomme le « Moi-peau », barrière psychique fondamentale de l’identité individuelle, mise à mal lorsqu’une personne est publiquement humiliée en ligne.
À travers le témoignage d’Elisia, ancienne lycéenne cyberharcelée, se dessinent les réalités invisibles de ce fléau : isolement, perte de confiance, angoisse chronique, voire dépression. Derrière les écrans, les blessures infligées sont bien réelles et durables.
Ce phénomène révèle également une complexité psychologique chez les agresseurs, souvent porteurs de leurs propres traumatismes. « Le harceleur projette souvent ses propres failles sur autrui », explique le psychologue, soulignant la nécessité d’une approche globale du problème.
Face à cette situation préoccupante, une mobilisation générale s’impose. Les autorités doivent renforcer le cadre législatif, mais aussi engager de vastes campagnes de sensibilisation. Les parents, enseignants et professionnels de santé mentale doivent travailler ensemble pour prévenir, détecter et accompagner les jeunes victimes.
Le cyberharcèlement est désormais un enjeu majeur de santé publique et d’éducation au Gabon. Une réponse collective, ferme et empathique, est indispensable pour protéger les plus vulnérables et construire une culture numérique plus saine et plus respectueuse.
