L’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia Bongo Valentin et leur fils Noureddin Bongo Valentin ont été entendus les 1er et 2 juillet par les juges du pôle des « Droits de l’Homme » du Tribunal Judiciaire de Paris, dans le cadre d’une plainte déposée en France pour séquestration arbitraire.
Selon une source proche de la famille, citée par le média Gabonactu.com, Ali Bongo a quitté Londres pour Paris afin de répondre personnellement aux questions des juges. Le contenu précis de l’audience n’a pas été rendu public. Toutefois, cette procédure repose notamment sur le statut de ressortissants français de son épouse et de son fils, ainsi que sur son lien direct en tant qu’époux et père.
La plainte remonte à la période suivant le coup d’État du 30 août 2023, au cours duquel le président Bongo a été renversé par l’armée après 14 années au pouvoir. Il avait alors été maintenu sous surveillance stricte dans sa résidence de La Sablière à Libreville, avec un encadrement médical permanent. Son épouse Sylvia et leur fils Noureddin avaient quant à eux été incarcérés à la prison centrale de Libreville, avant d’être remis en liberté provisoire en mai 2025.
« Au 21ᵉ siècle, on ne séquestre plus les gens », s’est insurgée la source citée, dénonçant ce qu’elle considère comme une atteinte grave aux droits fondamentaux. « Ce qu’Ali Bongo a vécu après le coup d’État était une véritable séquestration », a-t-elle insisté, évoquant l’isolement et la surveillance quasi-militaire qui entouraient l’ancien chef de l’État.
Sylvia Bongo et Noureddin, également présents à Paris, ont été entendus dans le cadre de la même procédure, avant que la famille ne regagne Londres dans la soirée du mardi.
Sur le plan judiciaire au Gabon, Ali Bongo n’est à ce jour visé par aucune poursuite. En revanche, son épouse et son fils sont inculpés pour une série de délits graves, dont blanchiment de capitaux, corruption active, faux et usage de faux, usurpation de titres, recel et association de malfaiteurs.
La liberté provisoire accordée à Sylvia et Noureddin le 9 mai 2025 a été justifiée pour raisons médicales, conformément aux articles 132 et 143 du Code de procédure pénale gabonais, a rappelé le Procureur général Eddy Minang lors d’une conférence de presse le 16 mai. Il a également souligné que cette mesure « n’interrompt nullement le cours de la procédure » qui se poursuivra « jusqu’à la tenue d’un procès équitable ».
Pour mémoire, la famille Bongo avait quitté le Gabon dans la nuit suivant leur libération, à bord d’un avion de la présidence angolaise à destination de Luanda, avant de rallier le Royaume-Uni.
Ce développement judiciaire en France, bien que symbolique sur le plan international, pourrait contribuer à redéfinir les contours du traitement juridique des anciens dirigeants africains dans l’espace européen, à la lumière de leurs liens familiaux et juridiques avec les États membres.