Dîner d’État à la Maison Blanche : Oligui Nguema renforce les liens stratégiques entre le Gabon et les États-Unis

Date:

Lors d’un dîner de travail de haut niveau à la Maison Blanche, le Président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a été reçu ce jour par son homologue américain Donald Trump. Cette rencontre, qui s’inscrit dans une séquence diplomatique intense, marque un tournant décisif dans la consolidation des relations bilatérales entre le Gabon et les États-Unis, dans un contexte géopolitique global où les alliances économiques se redessinent autour de la souveraineté stratégique et de l’exploitation des ressources critiques.

Ce dîner multilatéral, au-delà de sa dimension protocolaire, a été l’occasion pour Libreville de se repositionner comme un partenaire fiable et stratégique de Washington en Afrique centrale. Oligui Nguema a présenté les profondes réformes engagées depuis le « coup de la Libération » du 30 août 2023, soulignant les efforts de son gouvernement pour instaurer une gouvernance transparente, une économie plus compétitive et une justice sociale restaurée.

« Le Gabon a rompu avec les pratiques opaques du passé. Nous bâtissons une nouvelle culture de responsabilité, d’efficience et de transformation locale », a-t-il affirmé devant les chefs d’entreprise, diplomates et conseillers américains réunis autour de la table.

Le chef de l’État gabonais a profité de cette tribune de prestige pour exposer une série de projets stratégiques destinés à métamorphoser l’économie gabonaise. Parmi eux :

Le projet Mayumba mené avec la société Millenial Potash pour l’exploitation de la potasse, dont le démarrage est prévu en 2027 ;

Les discussions avec ExxonMobil pour de nouveaux blocs pétroliers offshore ;

Le partenariat en cours avec RAPISCAN pour la construction du port en eau profonde de Mayumba, et celui avec Boeing pour l’achat de trois avions gros porteurs d’ici 2029 ;

La future ligne ferroviaire Belinga-Boué-Mayumba, longue de 901 km, destinée à acheminer le minerai de fer du Haut-Ogooué vers l’Atlantique ;

La construction du barrage hydroélectrique de Boué, censée couvrir une part croissante des 9 GW de demande énergétique nationale.

Ces projets à haute intensité capitalistique s’accompagnent d’une demande formelle de financement préférentiel auprès d’US-DFC et EXIMBANK, pour un montant estimé entre 2 et 3 milliards de dollars.

Parmi les annonces majeures du Président gabonais figure la décision de mettre fin à l’exportation brute des ressources naturelles, adoptée le 4 juin 2025. Désormais, le Gabon entend transformer localement ses richesses – manganèse, fer, lithium, cobalt, or – afin d’augmenter la valeur ajoutée, générer de l’emploi et répondre à ses propres besoins énergétiques et industriels.

Cette orientation s’inscrit dans une tendance panafricaine plus large, où la maîtrise des chaînes de valeur locales devient un levier de souveraineté et de croissance.

Sur les questions de souveraineté nationale, Oligui Nguema a réaffirmé la fermeté de son gouvernement dans la lutte contre l’immigration illégale et dans le renforcement des conditions d’attribution de la nationalité gabonaise, en vue de préserver l’intégrité et la valeur du passeport gabonais à l’international.

Le président gabonais a également salué l’engagement personnel de Donald Trump dans la résolution des conflits en Afrique centrale, notamment en République Démocratique du Congo, au Rwanda, au Soudan et dans la zone sahélienne. Une reconnaissance diplomatique qui renforce l’image du Gabon comme acteur crédible de la stabilité régionale.

En recevant Brice Oligui Nguema à la Maison Blanche, Donald Trump ne s’est pas contenté d’un geste de courtoisie. Il a acté, de facto, l’entrée du Gabon dans le cercle restreint des partenaires africains stratégiques des États-Unis.

Pour Libreville, cette rencontre symbolise un nouveau rapport de force, où le pays, fort de ses réformes et de son potentiel économique, n’apparaît plus comme un simple réceptacle d’aide ou d’investissements, mais comme un acteur de proposition et de codécision dans les relations internationales.

Reste à traduire ces engagements en actes durables. Mais sur la scène de Washington, le Gabon a envoyé un signal clair, il est prêt à jouer dans la cour des grands.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img