Gabon : Face aux révélations sur l’ancien régime, le président Oligui Nguema et la société civile coordonnent la riposte anticorruption

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La lutte contre la corruption au Gabon entre dans une nouvelle phase décisive. En réponse aux récentes révélations impliquant des figures de l’ancien régime, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a rencontré ce lundi les représentants de la société civile engagée dans la défense de la transparence et de la bonne gouvernance. Cette réunion marque le début d’une riposte organisée et concertée pour traduire en actes les engagements anticorruption pris par le nouveau pouvoir depuis la transition d’août 2023.

Au cœur des échanges : la nécessité d’ouvrir une nouvelle ère de gestion rigoureuse des finances publiques. La société civile a annoncé le dépôt imminent d’une plainte sur le territoire national visant les auteurs présumés de détournements de fonds publics. Une démarche judiciaire qui s’inscrit pleinement dans les engagements internationaux du Gabon, notamment ceux découlant de la Convention des Nations Unies contre la corruption, également connue sous le nom de Convention de Mérida.

Cette convention, que le Gabon a ratifiée, offre un cadre légal pour la coopération internationale en matière d’enquêtes financières, de recouvrement d’avoirs détournés et de poursuites contre les auteurs de crimes économiques. L’annonce de ce recours judiciaire montre que les acteurs de la société civile entendent exploiter tous les leviers légaux disponibles, y compris sur la scène internationale, pour obtenir justice.

Parmi les mesures concrètes discutées figure le renforcement de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), un outil stratégique dans le dispositif de lutte contre les flux financiers illicites. Le président Oligui Nguema a salué cette proposition, affirmant son attachement à une gouvernance fondée sur l’éthique, la transparence et la responsabilité.

Le renforcement des moyens humains et techniques de l’ANIF, selon les parties prenantes, est devenu une priorité pour mieux détecter les circuits de blanchiment, suivre les traces financières suspectes et sécuriser les ressources publiques. L’objectif affiché : garantir que chaque franc du contribuable gabonais soit investi dans le développement du pays.

Par cette rencontre, le chef de l’État envoie un signal clair : l’impunité n’a plus sa place dans la gouvernance gabonaise. Depuis son accession au pouvoir, Brice Clotaire Oligui Nguema a multiplié les déclarations en faveur de l’assainissement de la gestion publique. Mais cette fois, l’étape franchie va au-delà du discours : elle traduit une volonté politique de passer à l’action, en partenariat avec les forces vives de la société.

Les représentants de la société civile ont de leur côté réaffirmé leur engagement à travailler en synergie avec les institutions, tout en se réservant le droit d’interpeller, de contrôler et d’alerter l’opinion chaque fois que cela s’avérera nécessaire.

La rencontre du 21 juillet apparaît comme une étape majeure dans la redéfinition du contrat social entre l’État et les citoyens. En donnant la parole à la société civile et en intégrant ses propositions dans l’agenda gouvernemental, le pouvoir exécutif tente de reconstruire la confiance d’un peuple longtemps désabusé par les scandales et les abus.

Cette démarche s’inscrit également dans une volonté de restaurer la crédibilité du Gabon sur la scène internationale, en alignant ses pratiques de gouvernance sur les standards universels en matière d’intégrité publique.

À l’aube de cette nouvelle dynamique, la question reste posée : cette collaboration inédite entre pouvoir exécutif et société civile préfigure-t-elle un tournant durable dans la culture politique gabonaise ? Une chose est sûre : le climat d’impunité semble avoir vécu, et la lutte contre la corruption prend désormais des contours plus concrets, plus juridiques, et surtout plus inclusifs.

Le message envoyé est sans ambiguïté : la Cinquième République entend solder les comptes du passé et bâtir un État où la transparence ne soit plus un slogan, mais une pratique quotidienne.

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