Libreville 22 juillet 2025.
À peine un mois après l’opération de déguerpissement menée par les autorités municipales, le carrefour des Charbonnages est à nouveau occupé par des vendeurs ambulants. Les trottoirs, récemment libérés, sont déjà saturés de friperies, sacs, chaussures et autres marchandises posées à même le sol. Le site reprend progressivement des allures de marché à ciel ouvert.
UN RETOUR PROGRESSIF ET STRATÉGIQUE:
Le phénomène est surtout visible en fin de journée et les dimanches, une fois les agents municipaux hors service. « Après la casse, on ne savait plus où aller. Les clients non plus. On revient ici discrètement le matin, on vend vite, et on reste vigilant pour ne pas se faire prendre », explique Orphée G., étudiant et démarcheur occasionnel.
Pour beaucoup de ces commerçants, il s’agit d’une solution provisoire, dans l’attente d’un nouveau site de relogement promis mais toujours absent. En attendant, l’occupation illégale de l’espace public reprend peu à peu, entre débrouillardise et défi à l’autorité.
UNE VIGILANCE MUNICIPALE EN QUESTION:
Malgré la volonté affichée des autorités de maintenir l’ordre, le retour des commerçants interroge sur la pérennité des opérations de déguerpissement si aucun accompagnement n’est proposé. Certains vendeurs affirment qu’ils ne quitteront plus les lieux, sauf en cas de travaux effectifs sur le terrain évacué.
La mairie est donc de nouveau face à un défi : empêcher la reconstitution des zones de commerce informel, tout en proposant des solutions viables à ces vendeurs qui, pour beaucoup, vivent de cette activité.
Le bras de fer est engagé. Et le site des Charbonnages pourrait bien redevenir l’un des symboles de cette lutte sans fin entre gestion urbaine et survie économique.