Suite à son arrestation au Liban, l’activiste Nazih sera transféré au Gabon afin d’y comparaître devant la justice.

Date:

L’activiste d’origine libanaise Nazih Marwan Al-Azzi, plus connu sous le nom de Nazih, a été arrêté vendredi dernier à Beyrouth par la Direction générale de la Sûreté générale du Liban, a annoncé dimanche soir la Télévision nationale gabonaise. Cette interpellation fait suite à des accusations lourdes, jugées susceptibles de nuire aux relations diplomatiques entre le Liban et le Gabon.

Selon les autorités, Nazih devrait être extradé et jugé au Gabon, où il est attendu pour répondre de faits graves, dont chantage à l’encontre du Président Brice Clotaire Oligui Nguema et atteinte présumée à la sûreté de l’État.

Connue pour son franc-parler souvent outrancier sur les réseaux sociaux, la figure controversée de Nazih s’était récemment fait remarquer par une série de publications à la tonalité accusatoire, où il se présentait comme le détenteur d’un “secret d’État”, capable selon ses mots de “faire vaciller le pouvoir” au Gabon.

Ancien résident au Gabon jusqu’à sa récente fuite, Nazih affirmait avoir été brièvement interpellé par les services de renseignement gabonais, notamment par la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS), une institution hautement sensible dont très peu de personnalités politiques osent publiquement remettre en cause l’autorité.

D’après plusieurs sources concordantes, Nazih aurait exigé entre 6 et 10 milliards de francs CFA en échange de son silence. Un chantage explicite dirigé contre le Président de la République, qu’il avait pourtant toujours prétendu soutenir. Une volte-face stratégique que les autorités considèrent désormais comme un acte de déstabilisation prémédité, aux répercussions potentiellement graves pour la stabilité politique du pays.

La Direction générale de la Sûreté libanaise a justifié cette arrestation par des comportements jugés préjudiciables aux relations bilatérales, mais aussi aux intérêts de la communauté libanaise vivant au Gabon, particulièrement active dans les secteurs clés de l’économie nationale (commerce, BTP, import-export). L’affaire est donc aussi diplomatique qu’économique.

L’extradition annoncée de Nazih vers Libreville marque une volonté claire des deux États de coopérer pour préserver leurs liens historiques et de faire face ensemble à des comportements individuels jugés dangereux.

L’arrivée de Nazih sur le territoire gabonais, en vue d’une procédure judiciaire, pourrait faire l’objet d’une forte médiatisation. Les observateurs s’interrogent d’ores et déjà sur la nature exacte des informations que le jeune homme affirme détenir, et sur la stratégie de défense qu’il pourrait adopter dans un procès qui s’annonce aussi politique que judiciaire.

Dans un pays en pleine transition, où les institutions tentent de se consolider, cette affaire pourrait constituer un test de crédibilité pour l’appareil judiciaire mais aussi pour la capacité des autorités à gérer les tensions entre liberté d’expression, sécurité d’État et souveraineté nationale.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img