Procès du clan Bongo : 20 ans de prison et mandats d’arrêt internationaux contre Sylvia et Noureddin

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Le verdict est tombé dans la nuit du 11 au 12 novembre à Libreville, au terme de deux jours d’audience sous haute tension. La Cour criminelle spéciale a reconnu Sylvia Bongo Ondimba Valentin et son fils Noureddin Bongo Valentin coupables de détournement massif de fonds publics, blanchiment de capitaux, usurpation de titres et corruption. Jugés par contumace, l’ancienne Première Dame et l’ex-coordinateur des affaires présidentielles ont chacun été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle et à 100 millions de francs CFA d’amende.

Dans une salle d’audience sous tension, le président de la Cour a rendu la sentence d’une voix solennelle, évoquant des « crimes d’une ampleur inédite, commis au cœur même de l’État ».
Outre les peines de prison et les amendes, la Cour a ordonné la confiscation de tous les biens identifiés du duo au profit de l’État gabonais. Le jugement fait état de plus de 1 201 milliards de francs CFA détournés, somme jugée colossale par les observateurs.

Absents du territoire national, Sylvia et Noureddin font désormais l’objet de mandats d’arrêt internationaux. Leur absence à l’audience a été sévèrement critiquée par le ministère public, qui y a vu un « mépris manifeste pour la justice gabonaise ».
Malgré cette absence, le procès s’est tenu conformément aux procédures, témoignant de la détermination des autorités judiciaires à aller au bout du dossier, symbole de la lutte contre l’impunité engagée depuis le début de la Transition.

Ce procès, qualifié de plus retentissant de l’histoire judiciaire du Gabon, a mis à nu les mécanismes d’un vaste réseau d’enrichissement illicite au sommet de l’État : sociétés-écrans, détournements de revenus pétroliers, acquisitions de luxe, bijoux, œuvres d’art et villas à l’étranger.
« C’est un braquage de la République », a dénoncé le procureur général dans son réquisitoire, décrivant la « captation méthodique des ressources publiques à des fins personnelles ».

Avec ce verdict, la Cour criminelle spéciale envoie un signal fort : nul n’est au-dessus de la loi. Cette décision marque une étape clé dans la refondation de l’État de droit prônée par les autorités de la Transition et illustre la volonté du Gabon de rompre avec les pratiques d’impunité qui ont longtemps fragilisé les institutions.

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