Passeport diplomatique controversé : comment Abdoul Oceni Ossa a-t-il obtenu un document réservé aux représentants de l’État ?

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La révélation fait grand bruit à Libreville. Abdoul Oceni Ossa, directeur général du groupe Mayena, une entreprise privée spécialisée dans la restauration, aurait détenu un passeport diplomatique gabonais, sans pour autant occuper de fonction officielle au sein de l’administration. Une situation qui suscite de vives interrogations sur les privilèges et passe-droits dont bénéficiaient certains proches du pouvoir sous l’ancien régime.

En principe, le passeport diplomatique est strictement attribué aux hauts fonctionnaires, membres du gouvernement, diplomates ou représentants de l’État dans des missions officielles. Or, selon plusieurs sources, aucune justification administrative ne permet d’expliquer la détention d’un tel document par Abdoul Oceni Ossa, connu surtout pour ses activités dans le secteur privé et sa proximité présumée avec Noureddin Bongo Valentin, fils de l’ancien président Ali Bongo Ondimba et ex-coordinateur général des affaires présidentielles.

Pour de nombreux observateurs, ce cas illustre les abus et dérives d’une époque où l’accès au pouvoir ouvrait la voie à des avantages d’État sans fondement légal. Le dossier d’Abdoul Oceni Ossa apparaît ainsi comme un symbole du mélange des genres entre intérêts privés et fonctions publiques, caractéristique du fonctionnement du système Bongo.
« Ce genre de pratique affaiblit les institutions et mine la confiance citoyenne », souligne un analyste politique joint par nos soins.

Cette affaire intervient alors que les autorités de la Transition, sous la conduite du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, ont fait de la restauration de la transparence et de la bonne gouvernance un axe majeur de leur action.
Le cas d’Abdoul Oceni Ossa relance ainsi le débat sur la moralisation de la vie publique et la nécessité de réformer en profondeur les procédures administratives et diplomatiques pour éviter le retour des passe-droits.

Au-delà du scandale, cette situation met en exergue un enjeu essentiel : reconstruire un État fondé sur le mérite, l’intégrité et la responsabilité. Pour de nombreux Gabonais, le rétablissement de la rigueur dans la délivrance des documents officiels – passeports diplomatiques compris – est un test de crédibilité pour la Transition.

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