Affaire Pascal Ogowé Siffon : une interpellation aux lourds soupçons financiers

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L’ancien ministre du Tourisme, Pascal Ogowé Siffon, aurait été interpellé ce mardi 16 décembre 2025 par la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), communément appelée le « B2 ». Cette arrestation présumée est intervenue quelques heures seulement après sa démission du gouvernement, donnant une nouvelle dimension à une affaire qui secoue le secteur du tourisme et, plus largement, la sphère politico-administrative.

Selon les informations rapportées par le média en ligne ACN, l’interpellation aurait eu lieu entre la Présidence de la République et le domicile de l’ancien ministre, situé dans le nord de Libreville. Pascal Ogowé Siffon aurait ensuite été conduit par les services du B2 pour les besoins de l’enquête en cours.

Cette interpellation s’inscrit dans un contexte particulièrement sensible, marqué par une série de révélations sur la gestion des fonds alloués au ministère du Tourisme durant la période de transition politique. Les enquêteurs soupçonnent l’ancien ministre d’irrégularités financières portant sur un montant estimé à plus de 10 milliards de francs CFA, initialement destinés à la relance et au rayonnement du secteur touristique.

D’après des sources proches du dossier, ces fonds provenaient notamment de financements publics, de dividendes liés à des établissements hôteliers réquisitionnés par l’État, ainsi que de provisions pour investissements diversifiés (PID) et pour investissements dans les hydrocarbures (PIH). Les investigations auraient mis en lumière de graves anomalies, certains fonds publics s’étant, selon ces sources, « volatilisés » sans que des projets structurants ou visibles ne soient effectivement réalisés.

Ce n’est pas la première fois que le nom de Pascal Ogowé Siffon est associé à cette affaire. Alors qu’il était encore en fonction, l’ancien ministre avait déjà été interpellé avant d’être placé en résidence surveillée. Une mesure exceptionnelle que les enquêteurs auraient justifiée par un risque de fuite, dans un contexte de porosité des frontières.

Sa démission du gouvernement, intervenue la veille de son interpellation par le B2, apparaît désormais comme un tournant majeur, marquant le passage d’un dossier politico-administratif à une affaire pleinement judiciaire. Les investigations se poursuivent et les autorités annoncent des éclaircissements dans les prochains jours.

En attendant, Pascal Ogowé Siffon bénéficie, comme toute personne mise en cause, de la présomption d’innocence. Les suites de cette affaire, aux implications potentiellement lourdes pour la gestion des fonds publics durant la transition, sont désormais très attendues par l’opinion. Gabon Media Time y reviendra avec davantage de précisions.

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